Morgan Threewheeler
Back to the future
Vous ne l’ignorez pas : à ses débuts et pendant longtemps, la marque Morgan a construit son succès autour de tricycles motorisés dotés de deux roues à l’avant et d’une unique roue centrale arrière. Eh bien la marque en relance aujourd’hui la production à l’identique…ou presque.
Ce n’est finalement qu’en 1953 que débute l’histoire sur quatre roues de Morgan, avec l’emblématique Four/four (quatre roues/quatre cylindres) que nous connaissons aujourd’hui encore sous différentes formes (Roadster, Plus4, 4/4 Sport, Roadster Sport et 4 Seater).
Mais l’histoire de l’entreprise commence en fait en 1909, quand l’ingénieur Harry Morgan conçoit une petite voiture de sport, toute simple, dénuée de pare-brise ou de portière et doté de trois roues seulement, comme d’autres constructions de l’époque. Il baptisera son engin en toute simplicité : Threewheeler, soit tricycle. Très vite, l’ingénieur décide de le produire et de le commercialiser. C’est le début d’une belle épopée, puisque l’auto restera au catalogue jusqu’au milieu des années 1950 et connaîtra quelques beaux succès sportifs, signant notamment une victoire au Grand Prix de France en 1913 ou l’épreuve de régularité de Brooklands avec une moyenne de plus de 100mph (160km/h) !
Aujourd’hui, cent ans après l’apparition de l’auto, Morgan retourne à ses origines, et remet son Threewheeler au goût du jour dans une version visuellement très proche (pour ne pas dire identique) à celle du début du siècle dernier. On retrouve donc le capot et la carrosserie bombés, tout en courbes, la roue arrière complètement carénée sous la carrosserie ou les deux grandes roues avant à rayons rejetées aux extrémités. Huit teintes de carrosserie et deux de cuir sont proposées.
Pourtant, Morgan n’a pas oublié de moderniser son tricycle, puisque l’on remarque notamment les cadrans de tachymètres et compte-tours, dotés en plus d’un écran à affichage numérique laissant présager la présence d’un ordinateur de bord, ou l’amusant bouton de démarrage masqué derrière un clapet dans le pur style avion bombardier. Mais c’est surtout dans ses entrailles que l’auto a le plus évolué. Pour la mouvoir, les ingénieurs britanniques se sont adjoint les services du 1.800cc «Screaming Eagle» d’Harley Davidson délivrant la modique puissance de 100 chevaux qui devrait s’avérer largement suffisante que pour conférer un comportement joueur et plein d’entrain à l’engin de moins de 500 kilos. Doté d’une boîte de vitesses manuelle à cinq rapports, le Threewheeler du 21ème siècle va chercher les 60mph (96km/h) en 4,5 secondes et peut atteindre 185km/h en vitesse de pointe. On remarquera aussi la présence de freins à disques, nettement plus mordants pour freiner les ardeurs de la bête.
Parmi les inconnues actuelles figurent toujours le prix, la date de commercialisation ou la consommation du tricycle. Mais gageons que ce dernier point soit l’une de ses forces puisque son ancêtre revendiquait déjà une moyenne de 4,7l/100km à une époque où l’on ne se préoccupait absolument pas de sa consommation ou de ses rejets polluants et où la technique était bien différente.
Nicolas Morlet
V12-GT
L’émotion automobile
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