En gagnant à Abou Dhabi, Sebastian Vettel devient le plus jeune champion du monde de F1 de l'histoire. Fernando Alonso, pourtant favori, a été victime d'une erreur stratégique l'obligeant à trépigner dans le trafic juste devant Mark Webber.
Troisième avant la course, Vettel n'était pas vraiment le favori des quatre prétendants à la couronne mondial à Abou Dhabi. Et pourtant, le jeune Allemand est le seul à avoir rempli sa mission du jour : gagner la course tout simplement. Pour le reste, il lui fallait compter sur quelques défaillances de ses adversaires pour lui permettre de devenir le plus jeune champion du monde de Formule 1 de l'histoire. Ce qui n'a pas manqué.
Quelques centimètres. Une sortie de virage un peu large et le titre s'est envolé pour Webber suivi de près par Alonso. Déjà mal qualifié, l'Australien a touché un rail au neuvième tour causant une dégradation des pneus arrière qui précipita son arrêt au stand. C'est ici que Ferrari a pris ce qui deviendra une des plus mauvaises décisions de la saison : faire rentrer Alonso quelques tours plus tard pour qu'il cale sa course sur celle de Webber, son plus proche poursuivant au championnat. Mauvaise pioche : l'Espagnol est resté ensuite coincé pendant toute la course derrière Petrov jusqu'à finir seulement septième.
Fernando Alonso, champion du monde en 2005 et 2006, semblait en vouloir au jeune russe de ne pas l'avoir laissé passer durant la quarantaine de tours passés derrière lui. Mais Petrov n'a pas grand chose à se reprocher : il n'a pas fermé la porte à Alonso, lequel aurait du ensuite encore dépasser Kubica et Rosberg pour tenter de conquérir une troisième couronne mondiale. Au moins, la polémique du Grand Prix d'Allemagne est-elle maintenant enterrée.
Non, Vettel peut vraiment savourer son titre. Lui qui a signé dix pole positions en dix-neuf courses disposait sans doute de la monoplace la plus rapide du plateau. Il a commis quelques erreurs cette saison mais il a aussi su mener rondement de nombreuses courses et gérer parfaitement la concurrence avec Webber, il est vrai moins chouchouté que lui chez Red Bull. Il a su aussi montrer une maturité étonnante en redonnant le moral à son écurie quand tout ne fonctionnait pas parfaitement.
Lui qui a enchaîné les records de victoires précoces depuis ses débuts en karting à huit ans signe aujourd'hui un nouveau record : il devient le plus jeune champion du monde de F1 de l'histoire. Quelques mois plus tôt qu'Hamilton en 2008 et qu'Alonso en 2005. Un premier titre qui en appelle d'autres pour celui qui est surnommé "baby-Schumi" ? Laissons-lui encore un peu de temps.
Nicolas Joannès
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