Le soir venu, Paris change progressivement d’allure et se pare pour la nuit. Les lumières scintillent, les rues et les boulevards s’animent de passants élégants, la fête démarre.
Elle m’attend au pied de la Tour Eiffel, un attroupement s’est déjà formé autour d’elle. Elle est encore plus belle la nuit, le noir lui va si bien. Le V12 se réveille d’un coup, et s’éclaircit la gorge avant de chauffer tranquillement. Je donne quelques coups d'accélérateur, par plaisir. Le tableau de bord scintille de partout. Je me familiarise tant bien que mal avec les palettes au volant, notre 599 n’étant malheureusement pas dotée de la boite manuelle, très rare.
Nous démarrons, quelques coups de palettes et nous voilà déjà de l’autre coté de la Seine, sur les quais. Je m’offre une belle accélération : les autres autos s’écartent promptement. Les hurlements du V12, sans doute, puisque ma 599 est noire, et il fait nuit. Un éclair m’aveugle un instant, pas le temps de m’arrêter. Demi-tour, nous passons devant la Tour d'Argent, déjà fermée. Nous empruntons la rue de Rivoli, je baisse les vitres, afin de profiter un peu plus des grondements d’échappements qui résonnent dans les arcades. Les derniers touristes cherchent du regard la source du bruit.
Arrivé à la Concorde, je m’offre deux tours d’obélisque, dans un crissement de pneus. Les pavés sont glissants, l’arrière a tendance à partir, mais se rattrape aisément. Remontée des Champs-Elysées. Un peu trop de monde à mon goût. Heureusement, l’Avenue Montaigne est vide à cette heure : il faut juste éviter cette Phantom noire qui manœuvre devant le Plaza. Gros coup de gaz sur le pont de l’Alma, joli travers : un badaud lève le pouce, il approuve. La 599 disparait dans la nuit…
Charles Paxson
V12 GT
L’émotion automobile
Photographe : Ghislain Balemboy
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