Le récent mariage de Renault avec Mercedes laisse entrevoir un partenariat similaire entre leurs concurrents directs respectifs.
BMW a le vent en poupe : malgré les méfaits de feu Chris Bangle, les ventes du groupe progressent d’année en année, et ce pour toute la gamme, de Mini aux SUV X5 et X6. Pourtant, BMW, tout comme Mercedes, aurrait bien besoin d’un partenaire qui lui assurerait une meilleure rentabilité des gammes à motorisations 4 cylindres, Mini et Série 1 et 3 principalement, en partageant les frais d’études, toujours plus élevés.
Or ce partenaire existe: PSA, qui serait lui même à la recherche d’un associé, après l’échec récent des négociations avec Mitsubishi, et qui avait toujours refusé de sacrifier son indépendance. Seulement Peugeot est aujourd’hui une entreprise de taille modeste, comparée à ses concurrents, il est donc temps de reléguer au placard ses dogmes maison pour songer à suivre le mouvement. Car, faute d’une présence planétaire, la marque étant absente de l’Amérique du Nord et d’une grande partie de l’Afrique et de l’Asie; ainsi que d’une couverture des segments les plus rentables du marché, SUV et GT, Peugeot est aujourd’hui un groupe fragile, à l’avenir compromis.
De plus, les deux groupes coopèrent depuis plusieurs années : Peugeot est le fournisseur de la mécanique de l’actuelle Mini, que Munich souhaite monter dans ses futures compactes. Celles-ci seront basées sur une nouvelle plate-forme, qui n’apparaitra qu’en 2014 sur la troisième génération de Mini, permettant le développement de voitures dont la taille pourra varier de 3.800 à 4.300 mm. A terme, celle-ci servirait de base à plus de vingt modèles des gammes BMW et Mini. L’enjeu de ce nouveau modèle est de taille pour BMW qui s’attend à une croissance annuelle de 4 à 6% dans le segment de citadines, au sein duquel il évoluera. Parallèlement, la marque allemande compte bien réduire grâce à cette stratégie les émissions de CO2 de ses flottes de véhicules de 25% d’ici 2020, passant de 138gr/km en 2008 à 117gr/km d’ici une décennie.
Après un premier flirt positif, des fiançailles officielles entre ces deux vieilles dynasties automobiles européennes seraient donc logiques. Reste à savoir jusqu’où iraient les hypothétiques futurs époux, car l’on en est pas encore à la rédaction du contrat de mariage, qui déterminerait la direction, partagée ou non, de la nouvelle entité. Alors, qui aura le dessus, les Quandt ou les Peugeot ?
Charles Le Menestrel
V12 GT
L’émotion automobile
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