A défaut de Citroën GT, du moins pour le moment, la marque aux chevrons envisage une montée en gamme spectaculaire, en s’appuyant sur la très élégante Metropolis, présentée au Salon de Pékin.
Interrogé par notre confrère britannique Autocar, Jean-Pierre Ploué a admis que la Metropolis était le véhicule idéal pour contrer les marques haut de gamme. Il a même précisé que Citroën ne pouvait laisser les marques allemandes marcher sur les platebandes des généralistes, avec leurs Audi A1, BMW Série 1 ou autres Mercedes Classe A et B, sans réagir.
La Metropolis a été présentée, à Shanghai, lors de l’exposition universelle. Ses dimensions, d’une longueur de 5,30 mètres pour plus de 2 mètres de large, sont certainement celles d’une voiture d’apparat, et son style présente l’allure et le caractère que l’on associe à la marque.
Il est vrai que Citroën est un des rares généralistes à avoir une certaine crédibilité dans le haut de gamme, grâce au succès de la DS et à son image de voiture de chef d’état, mais surtout à la SM, associée à Maserati, au point que les Anglo-Saxons s’y réfèrent en tant que « Citroën Maserati ». De plus, certains nouveaux marchés comme la Chine ont une image très forte et très positive de la marque.
Par ailleurs, Citroën bénéficie d’une nouvelle conjoncture « écolo-économique » qui lui est particulièrement favorable. Il y a encore quelques mois les constructeurs français se voyaient reprocher l’absence de motorisations « nobles » au sein de leur gamme, ce qui sous-entend un gros V8 à essence, d’une cylindrée de 5 litres ou plus.
Or les constructeurs allemands, affolés par la vague écologique qui balaye tous les moteurs émettant plus de 300 g. de CO2 sur son passage, se sont mis au « downsizing ».
Ce principe équivaut tout simplement à réduire les dimensions d’un moteur, en compensant la perte de cylindrée par l’adjonction d’un ou de deux turbo compresseurs. BMW et Mercedes sont ainsi en train de remplacer son leurs V12 par des V8 bi turbo, et les V8 atmosphériques par des V6 bi turbo, sans le mentionner expressément. Bien entendu, les V12 sont encore disponibles. Mais pour combien de temps ?
Tout cela fera bien les affaires de Citroën, qui propose justement ur sa Metropolis une motorisation V6 à turbo compresseur, complétée par un système hybride développant jusqu’à 460 chevaux et 430Nm. En fait, c’est un modeste bloc 2.0l, à l’architecture V6 tout de même pour la noblesse, d’une puissance de 272 chevaux que l’on retrouve sous le capot avant. Celui-ci est assisté d’un moteur électrique de 40kw (55 chevaux) en continu et 95 ch. en pointe.
De plus la marque a toujours plus mis l’accent sur la sécurité active, et sur le confort, que sur les performances. Or même une marque comme BMW a rangé au placard la vitesse de pointe, les accélérations ou le plaisir de conduite comme argument de vente. Car la répression permanente des forces de l’ordre a réussi a réduire au compte goute les ventes de véhicules haut de gammeà moteur essence de forte cylindrée.
Citroën devra tout de même faire de gros efforts qualitatifs sur la conception et la finition de l’habitacle, dans lequel nous passons de plus en plus de temps, pour les motifs évoquées plus haut ainsi qu’en raison l’accroissement du trafic routier.
Charles Le Menestrel
V12 GT
L’émotion automobile
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