Car à chaque fois que Daimler remplace la Classe E, elle grossit un peu, jusqu’à se rapprocher un peu plus de la Classe S, une situation intolérable pour les acheteurs du navire amiral de Mercedes.

La S600 est donc condamnée à prendre des centimètres d’autant plus que la tentation est grande chez Daimler de ne pas renouveler la coûteuse aventure Maybach, dont les ventes sont symboliques, hors du marché asiatique. La Classe S devrait dans ce cas remplacer les deux gammes, elle se devra donc d’offrir une habitabilité de berline d'apparat.

L’empattement gagnera environ 50 mm, dont profiteront les passagers arrière, en version courte comme en version longue. La longueur totale en version « L »approcherait les 5.40 m, une dimension pas si éloignée des 5.70 m de la Maybach de base (si l’on peut dire…). Son habitabilité devrait donc être équivalente à celle de la Maybach 57, d’autant plus que la garde au toit sera augmentée de plus de 15 mm, grâce à une hauteur hors tout accrue.

Quand à la motorisation, le choix évoqué plus haut de ne pas remplacer la gamme Maybach obligera Mercedes à maintenir en vie le V12 actuel de 5.5L, la clientèle haut de gamme n’acceptant pas encore une autre forme de motorisation.

Ce V12 peut encore faire l’affaire pendant quelques années, étant relativement récent, et bénéficiant donc de technologies telles que l’injection directe et la suralimentation. Sa puissance passera de 517 ch. à 550 environ, le couple franchira la barre des 88 m/kg.! Ses émissions seront légèrement réduites, mais dépasserons tout de même les 300 g/km, ce chiffre constituant un plancher pour les moteurs V12. Cela dit, l’incidence sur notre bien-être sera minime, car la 600 ne constituera pas le gros des ventes.

Plus bas dans la gamme, on retrouvera la 500, munie de son V8 de 4.7l de 435 chevaux (et 700Nm), flanqué de ses deux turbos, qui constitue un compromis idéal entre le V6 et le V12. Mais Mercedes compte surtout se racheter avec l’introduction d’une classe S 500« plug in full hybrid », une première à ce niveau. Remplaçant la S 400 h, cette S 500 h pourrait fonctionner en mode tout électrique, et pourrait surtout être rechargée chez soi.

Diamétralement opposée à la S 500 h, la S 63 AMG recevra le nouveau V8 5.5L biturbo de 544 ch, disponible dans une définition gonflée à 571 ch. sur demande. L’avenir de la S 65 AMG est incertain. Rappelons que cette variante est motorisée par le V12 évoqué plus haut, mais poussé à 612 ch., et surtout plus de 100 m/kg. de couple, une sorte de record dans le genre. Une telle cavalerie est moins prisée de nos jours, mais Mercedes aurait tort de se séparer d’un modèle dont le développement mécanique est largement amortit, et qui contribue grandement à son image. Après tout, il n’y a qu’à laisser le politiquement correct aux autres…

Ces motorisations recevront pour la plupart la nouvelle boite auto à 9 vitesses du groupe, afin d'améliorer les accélérations tout en réduisant le régime moteur à haute vitesse. Les variantes les plus puissantes conserveront l'ancienne boite à 7 rapports, la nouvelle ne pouvant supporter un tel couple. Les versions AMG 63 quand à elles utiliseront la boite spécifique Speedshift.

Sa suspension ABC de série sera recalibrée, dans le but d’affiner encore le confort à basse vitesse et d’éliminer les percussions à hautes fréquences, que les pneus taille basse ne peuvent absorber. De nouveaux silents-blocs sophistiqués diminueront la transmission des chocs et des vibrations à la caisse, et des matériaux insonorisants ultralégers remplaceront les matières traditionnelles. A noter la présence de l’Active Body Control, permettant de corriger automatiquement l’impact du vent latéral en agissant sur les amortisseurs.

Il serait fastidieux d’énumérer ici la liste pléthorique d’équipements de confort et de sécurité dont profiteront les passagers de la future Classe S. Elle offrira en série nombre d’accessoires disponibles en option sur les gammes inférieures, finissant en « Assist », en « Tronic » ou en « Plus ».Tout cela risquerait de grêver d'autant le poids, mais Mercedes fait des efforts considérables sur ce point, et devrait compenser la surcharge par l'indroduction de matériaux allégés dans la conception des trains roulants, de la ligne d'échappement et des insonorisants.

La finition sera exemplaire, Mercedes ayant essuyé à ce niveau quelques critiques voici quelques années. La S600 bénéficiera donc d’un garnissage cuir intégral, le choix de peausseries et de boiseries sera étendu, et le plastique disparaîtra des surfaces moussées. Le tableau de bord adoptera un style plus classique, sans sa disgracieuse casquette actuelle, l’écran multifonctions étant mieux intégré. La sellerie reviendra à un motif à côtes traditionnel, dans le goût des Classe S d’antan, abandonné depuis la W116.

Disponible début 2012.

Charles Le Menestrel

V2 GT

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