Après une demi-tentative avec le break X Type à quatre roues motrices, Jaguar envisage sérieusement la création d’un SUV.
Il faut dire que faisant partie du même groupe que le plus grand spécialiste mondial du segment, Land Rover, la marque estimait ne pas avoir besoin de créer une concurrence interne. Mais les temps changent, et les marchés aussi. Jaguar est confronté à un double phénomène : la lente érosion de la catégorie des berlines de luxe, jugées aujourd’hui démodées par une frange progressive de la clientèle haut de gamme, et la montée en puissance de marchés exotiques tels que les fameux BRIC, Brésil, Russie, Inde et surtout Chine, qui représenteront à cours terme près de 50% du marché mondial du luxe. Et ces pays, s’ils sont encore demandeurs de berlines et de limousines de luxe, apprécient beaucoup les SUV haut de gamme, en raison du mauvais état et de la faible densité de leur réseau routier.
Or les futures Land Rover et Jaguar partageront leurs plateformes. Il sera donc relativement ais é de créer un 4X4 Jaguar à partir d’une base Land Rover. Bien entendu Land Rover se réservera la niche des franchisseurs pour baroudeurs au long cours. Jaguar ira plutôt concurrencer les X5, Cayenne, ML et surtout futur SUV Maserati, qui mettent plutôt l’accent sur les performances et le confort
Adraian Hallmark, le CEO de Jaguar, souhaiter réduire la déopendance de Jaguar sur les berlines, au profit des SUV de luxe. Jaguar parait bien armé pour cette niche, disposant d’ingénieurs dont la compétence est reconnue au niveau des trains roulants, et de mécaniques nobles et puissantes, dont le réputé V8 à compresseur de 510 ch., dont le couple de plus de 70 mg. à bas régime est parfaitement adapté à la lente ascension d’un col de montagne en charge. Associé à une boite auto ZF à 8 rapport, ses performances détonneront avec le luxe ambiant, d’autant plus que la nouvelle carrosserie y contribuera largement par sa légèreté.
Car le constructeur fera appel à une toute nouvelle structure en aluminium, profitant de son savoir-faire en la matière. Ce 4X4 Jaguar pourrait donc avoir un avantage de poids sur ses concurrents, au bénéfice des performances et de la maniabilité. Bien entendu, les émissions seront abaissées d’autant, et l’on peut espérer que certaines motorisations s’approchent des 200 g de Co2 au km. Une version hybride serait à l’étude.
Le comportement routier aussi bénéficiera de cette nouvelle carrosserie allégée, d’autant plus que la rigidité en torsion de la structure sera inhabituelle pour un SUV. Cela facilitera les rares évolutions en tout terrain, en plus de la panoplie d’aides électroniques de type Terrain Response ou du blocage des différentiels électroniques, fournies par Land Rover.
La difficulté du projet consistera plutôt à définir un style conciliant l’agressivité et les proportions d’un SUV avec la grâce et la sportivité des berlines Jaguar. Il faudra de plus convaincre la clientèle que le raffinement et le confort propres à la marque ne seront pas dénaturés par le passage aux quatre roues motrices.
Pas avant 2014.
Charles Paxson
V12 GT
L’émotion automobile
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