La présence d’une rutilante berline au Mondial de l’Auto a alimenté toutes sortes de rumeurs sur l’avenir de la marque. Il est temps de faire le point.
La marque n’a pas atteind ses objectifs commerciaux, ce n’est pas un secret. Même si Stuttgart est peu loquace sur le sujet, les ventes actuelles ne dépasseraient pas les 200 exemplaires annuellement, ce qui est insuffisant pour couvrir ne serait-ce que les frais de gestion du réseau. Et les modèles actuels devant faire face à une nouvelle concurrente, la Mulsanne, et même à une marque revenue de loin, Lagonda, l’avenir n’apparait pas serein pour la marque.
Que faire alors ? Abandonner la marque Maybach, après y avoir investit lourdement? C’est ce que prônent certains responsables du groupe, lassés de l’accroissement des pertes cumulées de la division, et peu enclins à y investir les sommes importantes nécessaires au renouvellement de la gamme.
D’autres, plus optimistes, attribuent la mévente des 57 et 62 à la crise financière, et non pas aux qualités intrinsèques du produit. Ils arguent que les couts de développement n’ont pas été si élevés que cela, Mercedes n’étant pas partit d’une feuille blanche, puisque son châssis, extrapolé de la W140, et son moteur, né MB 600, sans parler de sa boîte et d’une multitude de composants, proviennent d’autres modèles du groupe.
Les mauvaises langues ajoutent que Maybach n’est qu’une goutte d’eau à coté de ce qu’ont pu coûter les Smart ou Classe A, nées de la volonté expansionniste du Dr. Schremp.
Leur conclusion est qu’il serait dommage d’en rester là, en raison de trois facteurs. Premièrement, la marque a aujourd’hui acquis une notoriété certaine, qui ne pourra que faciliter les ventes à l’avenir. Deuxièmement, la crise semble toucher à sa fin, et troisièmement, les marchés asiatiques et russes sont particulièrement friands de berlines de luxe, contrairement à nos marchés, où les acheteurs sont bien souvent passés au SUV.
Il resterait, dans le cas où la marque perdurerait, à définir une gamme cohérente, au delà du couple 57 / 62 actuel. Le département marketing, en l’occurrence Herr Schmidt, réfléchit à un ensemble de modèles qui s’ajouteraient à une berline M57 et à une limousine M62 entièrement renouvellées.
Tout d’abord, un coupé 2 portes, la M53. Proche dans l’esprit du concept Excelero, une extravagante berlinette aux dimensions inhabituelles, ce modèle offrirait des performances impressionnantes, et donnerait une dimension plus sportive à la marque. S’y ajouterai un coupé 4 portes, à la CLS, la M55, une berline élégante, à la carrosserie "Hardtop", sans montant central. Ce dernier servirait de base à un troisième modèle, un cabriolet à 4 portes, préfiguré par le prototype Ocean Drive présenté en 2007.
Une mécanique sera commune à la gamme, le V12, en variante 6 litres de plus de 600 ch. et 100 mg. de couple ! Ce bloc sera retravaillé en profondeur, afin de réduire fortement les émissions et la consommation. Les performances seront littéralement détonantes, l’antique boite auto à 5 rapports se voyant remplacer par sa sœur à 7 vitesses, ce qui conjugué à un rapport de pont plus court et à un léger gain de poids (une centaine de kilos ?), devrait permettre de descendre le 0 à 100 km/h en 5,2 secondes au plus. La vitesse de pointe serait toujours bridée à 250 km/h, ce qui est déjà bien suffisant pour un passager encombré par une coupe de champagne et une télécommande Vidéo !
Une version hybride « mild » est à l’étude , combinée à la future boite auto à 9 vitesses. Elle permettrait de réduire la consommation de plus de 25%.
L’équipement sera mis au gout du jour, offrant tout ce que l’on pourrait rêver d’avoir dans son salon, et même au delà ! Quand à l’habitacle, il sera entièrement repensé, dans un style plus sobre, plus au gout du jour.
Aucune date de sortie ferme pour le moment, mais la nouvelle Classe S étant prévue pour 2012, les nouvelles Maybach devraient suivre dès 2013 / 2014.
Charles Le Menestrel
V12 GT
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