Car cela a bien été envisagé, des recherches poussées ayant même et engagées par l’usine. Bentley s’est en effet procuré quelques V12 et V8 turbo diesel chez Audi, afin de les retravailler et de les tester longuement sur banc et dans des prototypes. Ces essais se sont avérés concluants pour ce qui est des performances, les reprises en particulier, et des émissions. Le V12 en particulier pouvait dépasser les 550 ch., tout en développant un couple supérieur à celui du W12 essence maison (!).

Cette « puissance tranquille » pouvait s’adapter avec succès au caractère particulier des motorisations de la marque, dont le 6.75L, qui développe sa puissance à des régimes plutôt bas. Il y aurait peut-être même une certaine légitimité historique à cela, les glorieuses 3 Litres victorieuses au Mans de Walter Owen Bentley ayant été qualifiées avec dérision de « camions de course » par Ettore Bugatti…

Mais la firme s’est heurtée à un sérieux problème : l’essentiel des acheteurs de Bentley s’est déclaré hostile au concept, au point d’envisager de changer de marque le cas échéant. Car les moteurs diesels ont une image très négative dans la plupart des pays du monde, où ils sont associés aux utilitaires et certainement pas aux automobiles de luxe et de sport. Bruyants, poussifs et sales, leur manque de raffinement est totalement inadapté au monde du haut de gamme en Amérique et en Asie et au Moyen Orient, des régions où l’essence est relativement bon marché, et surtout où Bentley réalise l’essentiel de ses ventes.

La gamme Bentley continuera donc de fonctionner au SP98, voire au E85 bioethanol. Des efforts de réduction des émissions sont toutefois en cours, en témoigne l’annonce récente d’une nouvelle « petite » motorisation disponible sur la Continental GT restylée. Il s’agit d’un nouveau V8 4L bi turbo à injection directe, qui devrait se montrer à la fois performant et sobre.

Charles Le Menestrel

V2 GT

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