Nous sommes à la fin des années 80, je quitte l’usine de Peterborough où je viens de prendre livraison d’un cabriolet sport 2 places, et je prends la route de Birmingham, afin de me rendre chez Jensen. Il fait chaud, très chaud même : je jette un coup d’œil à la jauge de température d’eau, plus par acquis de conscience que par inquiétude.
J’ai bien fait: elle indique 115° ! Je m’arête sur le bas côté, laissant le moteur tourner au ralenti, mais il est trop tard : dans un panache de vapeur brulante, le joint de culasse expire. Retour à l’usine, ou un moteur neuf est installé pendant la nuit. Quelques jours plus tard, la nouvelle mécanique crache de l’huile à tout va et émet un belle fumée bleue.
Peu de temps après, le silencieux d’échappement rend l’âme sur une jolie route provençale. Ce qui fait dire à un autochtone « Eh oui ! C’est une anglaise ! ». Sans oublier la capote, qui s’envole littéralement sur l’autoroute, manquant de peu un gendarme à moto, qui me suivait de trop près. Il a sans doute cru reconnaitre là un dispositif concocté par Q pour la DB5 de 007 pour me débarrasser de lui!
Ces temps la sont révolus : la fiabilité retrouvée des constructeurs britanniques vient d’être saluée par le cabinet américain J.D. Power (indice de satisfaction clientèle 2009), ce que nous avons pu constater par nous mêmes au volant de la nouvelle Bentley Continental GT et de l’Aston Martin N420. Même la superbe DB2 Drop Head Coupe, qui date pourtant de 1953, s’est comportée impeccablement durant tout un après midi. Bien sûr, cette fiabilité nouvelle a été acquise au prix d’un mariage avec leurs cousins « germains », mais qu’importe ! L’essentiel a été préservé : lignes élégantes, confort inimitable, matières nobles, le tout agrémenté d’une once de sportivité toute britannique.
Charles Paxson
V12 GT
L’émotion automobile
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