Nous avons quitté la N7 peu après Moulins, vers minuit. La surface déneigée de la nationale laisse la place à un joli tapis blanc, qui se confond avec le paysage magnifique, nous obligeant à nous concentrer sur le tracé de la route, afin de ne pas finir dans une congère.
Notre Mercedes se contente de suivre la Rolls qui nous précède, dont la « Flying Lady » ornant le radiateur ouvre la voie. La départementale sillonne la campagne illuminée par la neige. Nous traversons de paisibles villages, dont les habitants profondément endormis ne soupçonnent pas la présence des quelques deux mille chevaux qui passent à bonne allure.
Les roues arrière de nos montures, celles de la Bristol en particulier, dessinent des arabesques sur les plaques de verglas, la température ayant fortement chuté. Nous ne réduisons pas notre rythme pour autant, préférant à cela les subtils plaisirs du contre-braquage. Heureusement que les gendarmes sont restés à l’abri, bien au chaud dans leurs douillettes casernes…
Quel plaisir de traverser ainsi la France sous la neige, en toute quiétude. Partis tard de Paris, nous n’avons pas résisté à la météo peu clémente, et avons sorti de leurs garages chauffés nos anciennes, sans ABS, EPS, ASD, 4MATIC, SAWC ou encore LSD, afin de leur dégourdir les jantes. Car les conditions de roulage sont parfaites : pas d’embouteillages, de radars, de caravanes ou d’autres freins aux joies de la glisse. La route est à nous!
Charles Paxson
V12 GT
L’émotion automobile
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