Chez Koenigsegg : Interview

Salon de Genève 2012

Si Koenigsegg n’est pas le plus connu des constructeurs de voitures de sport, Christian Von Koenigsegg, son fondateur, est certainement l’un des dirigeants les plus passionnés au monde à l’heure actuelle. Il s’est prêté à une petite interview histoire de faire le point sur sa marque, ses projets…et de nous livrer sa recette de «l’hypercar» !

Salon de Genève 2012 - Koenigsegg Agera R bleu mate 3/4 avant droit Salon de Genève 2012 - Koenigsegg Agera R bleu mate 3/4 arrière droit Koenigsegg Agera R - blanche - 3/4 avant gauche Koenigsegg CCXR carbone tableau de bord debout
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V12-GT : commençons si vous le voulez bien par un point sur Koenigsegg…
Christian Von Koenigsegg :  La marque se porte bien, nos ventes sont stables chaque année avec environ 12 voitures vendues, ce qui est tout à fait en phase avec nos attentes initiales. Mais nous devrions connaître une croissance dans les prochains mois puisque nous prévoyons d’étendre nos activités en Asie (en Chine notamment) dès cette année, ce qui nous ouvrira de toutes nouvelles opportunités commerciales.

V12-GT : vous êtes présents ici avec une version à peine retouchée de l’Agera S. Prévoyez-vous d’étendre votre gamme ?
C.V.K. : Non. Nous prévoyons de proposer plus de versions de la voiture, mais toujours en prenant l’Agera comme base. Et les clients ne se lassent pas puisque nous proposons déjà différent types, plus équipée ou plus sportive. Et de toute façon, chaque voiture est complètement unique, car réalisée à la demande des clients. Nous ne produisons d’ailleurs que des voitures vendues.

V12-GT : avec quels autres constructeurs vous considérez-vous en concurrence directe ?
C.V.K : pour moi, il n’y a que deux autres constructeurs «d’hypercars» : Bugatti et Pagani. Porsche, Ferrari, Corvette, etc, font certes des voitures haut de gamme sportives, mais ils ne font pas de voitures qui vont à 400km/h et qui soient technologiquement aussi abouties que les nôtres. Hors, il faut que toutes les conditions soient réunies pour faire une «hypercar» : il faut un poids contenu, il faut de la puissance, il faut une vitesse de pointe très élevée et il faut que la voiture soit complètement personnalisable.

V12-GT : et comment décide-t-on de construire une «hypercar» ?
C.V.K. : pour ma part, c’était un rêve de gosse de produire ma propre voiture. Quand on décide de sauter le pas, il y a toujours plusieurs manière d’envisager les choses, tant pour le dessin, que le positionnement ou la mise en production. Mais il faut de grandes infrastructures pour produire en série, et il faut vendre de grandes quantités à un prix attractif pour que ce soit rentable, tandis qu’avec les «hypercars», faites main, c’est tout l’inverse.
Et pour le nom, je suis parti du postulat que toutes les grandes marques portent le nom de leur fondateur (Ferrari, Maserati, Bugatti, etc…), et ce n’est pas parce que mon nom est un peu plus compliqué que j’allais faire autrement...

V12-GT : on vous sent passionné par l’auto. Quel est votre opinion sur les SUV de luxe qui semble en vogue actuellement ?
C.V.K. : quand Porsche l’a fait, j’ai pensé que ce n’était pas une bonne idée, que cela allait détruire leur image. Je le pense toujours aujourd’hui, en dépit du succès du Cayenne. Personnellement, je n’aime pas les SUV, ils ne sont bons nulle part : ils ne sont pas dynamiques, pas confortables sur route et pas efficaces en tout terrain. Ah oui, c’est vrai que vous avez une belle vue sur la route, et que vous survivez en cas d’accident…

V12-GT : parlons maintenant un peu des clients de Koenigsegg. Sont-ils différents des acheteurs de supercars ?
C.V.K. : ce sont les mêmes, mais en plus brave ! Acheter une Ferrari, c’est une manière facile de rouler en supercar, alors qu’une Koenigsegg, c’est une «voiture pour leader», pour ceux qui savent ce qu’ils veulent et désirent se démarquer de la masse.

V12-GT : quelle utilisation font-ils de leur voiture ?
C.V.K. : la plupart des clients l’utilisent très occasionnellement : certains même seulement 1 ou 2 fois par an. Mais cela varie fortement, et il est difficile d’en faire une généralité car certains roulent avec chaque semaine, tandis que d’autres ne s’en servent que pour leurs sorties sur circuit. De même que certains clients changent de voiture chaque année, tandis que d’autres la conservent toujours. Mais une chose est sure : quand ils décident de changer, ils reprennent toujours une Koenigsegg ! Et, chose étonnante, le prix en occasion est parfois plus élevé que le prix du neuf.

Propos recueillis par Nicolas Morlet

V12-GT

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