Alors que Ferrari présente LaFerrari, une autre voiture au Cheval Cabré fait sa première apparition mondiale au Salon de Genève : la Sergio, de Pininfarina. Une barquette qui vient rendre hommage au Maitre disparu l’an dernier. Fabio Filippini en est le designer.
V12-GT : Quelle a été la genèse de ce projet ?
Fabio Filippini : c’est un projet très important et très symbolique pour nous puisque c’est un projet en l’honneur de notre président qui est disparu l’an dernier après une carrière très importante où il a amené Pininfarina à devenir la marque la plus prestigieuse du style italien dans le monde. On se devait donc de lui rendre hommage avec un objet aussi spectaculaire que ce qu’il a pu réaliser lui dans les années 1960, 1970 et 1980. Un objet qui est bien sur construit autour d’une mécanique prestigieuse, aussi prestigieuse que la marque Ferrari avec laquelle nous avons une collaboration depuis six décennies.
V12-GT : justement, pourquoi avoir choisi Ferrari plutôt qu’une autre marque ?
F.F. : Eh bien parce que Ferrari est la marque la plus emblématique de l’imaginaire, de l’automobile italienne. C’est aussi la marque avec laquelle Pinifarina a un rapport historique et c’est la plus prestigieuse. Et en même temps, c’est une marque qui est parfaitement en cohérence avec une réalisation exceptionnelle comme cette voiture : légère, pure, sensuelle et émotionnelle. C’est un objet qui est dessiné avec le cœur, et c’est vraiment la représentation la plus pure du style et de l’émotion à l’italienne.
V12-GT : pourquoi ce choix d’en faire une barquette extrême, dépourvue de pare-brise ?
F.F. : On a voulu faire une barquette parce que c’est dans la tradition des concepts-cars faits par Pininfarina. C’est aussi dans la tradition des véhicules exclusifs, on a réalisé plusieurs barquettes dans notre histoire, et c’est associé à la compétition. Ca nous semblait donc très bien de faire un objet radical : on n’est pas dans la demi-mesure, on voulait quelque chose d’extrême !
V12-GT : quelles pourraient être les suites données à ce concept ? En avez-vous discuté avec Ferrari ?
F.F. : Ferrari nous a bien sûr soutenus dans ce projet et ils comprennent parfaitement son potentiel. Pininfarina est un constructeur de rêve, nous avons l’habitude de faire rêver les gens avec nos véhicules. Mais ce que nous avons comme meilleur habitude encore, c’est de rendre le rêve réel, et c’est bien sûr ce que nous allons essayer de faire avec cette voiture avec la réalisation, si possible, d’un nombre très exclusifs d’exemplaires roulants.
V12-GT : quelle est la base technique de la voiture, pouvez-vous nous en dire plus ?
F.F. : Il s’agit de la Ferrari 458 Spyder, une voiture de 570 chevaux. C’est ce que Ferrari offre de mieux en termes de légèreté et de maniabilité. Ce n’est pas un douze cylindres, mais c’est très proche de l’esprit de Pininfarina : faire des véhicules petits, légers, mais avec un fort contenu émotionnel.
V12-GT : combien cela vous a-t-il pris de mettre au point ce véhicule ?
F.F. : On l’a dans un temps record. On l’a commencé au mois d’octobre parce qu’on a dû laisser passer un peu de temps après la disparition de notre président honoraire pour réfléchir à ce que nous allions faire. Après c’était un projet extrêmement rapide comme seul Pininfarina sait en faire.
V12-GT : plusieurs échos recueillis ici trouvent cette Sergio plus belle que LaFerrari. Flatté ?
F.F. : Je ne vais pas m’exprimer là-dessus. Toutes les Ferrari sont très belles. Chaque voiture à son caractère spécifique. La Sergio est plus féminine, plus légère, alors que eux présentent la LaFerrari qui est un objet fantastique, extrême, vraiment dans l’expression la plus complète de la compétition. Ce ne sont donc pas deux objets comparables.
Nicolas Morlet
V12-GT
L’émotion automobile
A voir également