«Regarder un Morgan donne le sourire». Au Salon de Genève, Morgan revient près de huit décennies en arrière et ressort des cartons son Threewheeler, tricycle motorisé biplace qui a fait les premiers beaux jours de la marque dans la première moitié du siècle dernier. Nous avons eu la chance de rencontrer Jon Wells, l’un de ses (jeunes) designers.
V12-GT : Tout d’abord une simple question : pourquoi le Threewheeler ?
Jon Wells : Le moment est bon pour lancer un véhicule comme celui-là. Les gens sont à la recherche de plaisir de conduite et en même temps surveillent la consommation d’énergie. Grâce à sa légèreté et sa simplicité, le Threewheeler se montre économe à l’usage et ne demande que peu d’énergie pour être produit puisque cela se fait de manière artisanale.
En plus, c’est un objet «fashion», un objet de désir par lequel nous réinventons le passé. Le Threewheeler parvient à marier les technologies modernes (moteur, carrosserie en aluminium, châssis tubulaire) avec des techniques qui s’inscrivent dans l’héritage de la marque comme l’utilisation de bois pour certaines pièces de la structure. Quand à l’inspiration, elle vient très clairement de l’aviation, avec notamment un petit bouton de démarrage identique à celui que l’on retrouve dans les jets modernes.
V12-GT : Quelle est sa cible ? Peut-on lui trouver des concurrents ?
J.W. : les clients Morgan, d’une part, mais aussi toutes les personnes à la recherche d’une voiture de sport crédible et très simple qui leur permettra de se faire vraiment plaisir au volant, mais avec toujours ce haut niveau de qualité qui caractérise nos voitures. C’est en cela (entre autres) que nos voitures se différencient des Caterham et consorts, qui n’ont pas le même niveau d’exigence que Morgan. En plus, en termes de conduite, ce Threewheeler, avec son unique roue arrière, offre des sensations que l’on ne retrouve sur aucun autre véhicule.
Une particularité qui lui permet aussi d’être considéré comme une moto, ce qui simplifie grandement les critères d’homologation dans certains pays et lui permettra donc d’être diffusé partout dans le monde.
V12-GT : De quoi sera fait l’avenir de Morgan ?
J.W. : Nous continuons le développement de l’EVA GT (présentée à Pebble Beach l’an dernier, NDLR) qui sera une vraie voiture moderne, plus encore que l’Aero Supersports qu’elle remplacera l’année prochaine (au Salon de Genève 2012). Elle reposera sur un châssis et un moteur six cylindres de chez BMW mais reprendra toujours quelques éléments en bois dans sa structure de manière à perpétuer la tradition, et proposera quatre places et un tout nouveau design.
V12-GT : J’imagine que dessiner une Morgan moderne ne doit pas être chose aisée. Qu’est-ce qui fut le plus difficile ?
J.W. : Conserver l’ADN des autres modèles, avec ses proportions particulières, ce très long capot, et cet arrière très court, tout en créant une voiture moderne. Regarder une Morgan donne le sourire et il fallait parvenir à conserver cela !
Propose recueillis par Nicolas Morlet
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