Après des mois d’une attente presque insoutenable, la nouvelle ère Lotus s’est enfin ouverte en même temps que les portes du Mondial de l’Automobile. Une nouvelle ère des plus surprenantes et ambitieuses, puisque c’est tout simplement une gamme 100% nouvelle que Lotus escompte mettre en place d’ici cinq ans, en plus d’un programme complet en sport automobile et d’un développement conséquent de sa structure. Mais d’ici là, le travail ne manquera pas.
Lotus cachait bien son jeu ! Car depuis que la marque a annoncé l’événement du Salon de Paris, rien ou presque n’avait filtré. On pensait acquis qu’il y aurait cinq nouveautés, il y en avait huit en réalité ! Et quand, il y a quelques semaines, le service communication brouillait les pistes en envoyant un mail aux médias, prétendument par erreur, pour annoncer la présence des Evora S et IPS sur le stand du Mondial, on pensait avoir déjà percé le mystère de deux des cinq modèles que l’on pensait alors présentés. Mais nous étions bien loin de nous douter du grand coup de bluff que nous jouait la firme anglaise qui, aux côtés des deux nouvelles déclinaisons de l’Evora, dévoile sa future gamme complète ainsi qu’une proposition de citadine chic et écolo, un peu à l’image de ce qu’a fait Aston Martin.
Elise, Elan, Elite, Esprit et Eterne, tels sont les modèles qui devraient composer la gamme Lotus d’ici cinq ans. Du coupé radical et ultra-léger à la berline sportive en passant par une sportive plus compacte, une GT quatre places et un gros coupé hyper-musclé, la marque viendrait ainsi s’attaquer directement aux grands noms en place, Ferrari et Porsche entre autres, en offrant une alternative crédible. Mais avant d’en arriver là, Lotus a encore quelques petits détails à régler. Car si la première à prendre la route, l’Esprit, est annoncée pour 2013, il faudra d’abord que le constructeur trouve quelques investisseurs pour lui permettre de passer au stade de la production. C’est bien là le but du modèle exposé à Paris, ainsi que de tous les autres modèles du stand d’ailleurs. Car si tous sont plus ou moins aboutis (mis à part l’Eterne, toujours à l’état de maquette), nul n’est encore tout à fait fixé sur son devenir. Car pour devenir un grand parmi les grands, le petit poucet britannique se doit de trouver des fonds. L’argent, le nerf de la guerre, ne fait pas défaut à Ethel, loin de là, mais ne coule pas non plus de manière suffisamment abondante (à l’heure actuelle) pour financer cinq voire six programmes de front.
Dans sa recherche de partenariat, Lotus peut déjà compter sur le soutien de Toyota, fournisseur des moteurs de l’Elise et de l’Evora avec lequel il s’est encore rapproché dernièrement. C’est d’ailleurs le géant japonais qui devrait être chargé de la fourniture en moteurs des futurs modèles, V6 4.0l de 450 chevaux pour l’Elan, V8 5.0l 620 chevaux pour les Esprit, Elite et Eterne, accompagnés d’un quatre cylindres 2.0l pour la future Elise qui prendra du galon puisque sa puissance est annoncée à 320 chevaux. Toutes sont également prévues pour être proposées en version hybrides !
Mais à côté de ces belles bêtes dévolues au plaisir et aux sensations, le constructeur ne peut ignorer les directives européennes en matière de rejets de CO2, fixant (si rien ne change), un seuil moyen pour l’ensemble d’une gamme d’un constructeur à 120 grammes par kilomètre, sous peine de sanctions à l’avenir. Lotus l’a bien compris, et présente donc une micro-citadine dotée d’un petit moteur électrique à «range extender» délivrant une puissance de crète de 220 chevaux (75 en continu) associé à un trois cylindres de 46 chevaux venant l’alimenter en énergie lorsque sa batterie est «à plat». Si la survie de la marque est à ce prix, pourquoi pas.
Le renouvellement de Lotus ne passera pas uniquement par sa gamme de véhicules routiers, mais également par la compétition, avec un engagement ou un renforcement en IndyCar, LeMans Series, GP2, «et bien plus encore» nous assure la marque. L’aspect marketing a également été intégralement revu, avec l’apparition d’un nouveau magazine et la mise en ligne d’un site web totalement relooké mais surtout, avec la création d’une pléthore d’objets de merchandising comprenant, entre autres, trois lignes de vêtements pour que les amoureux de la marque puissent enfin arborer leurs couleurs.
Nicolas Morlet
V12-GT
L’émotion automobile
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