Etrangement, alors que depuis quelques années les constructeurs aiment nous parler de leurs développements en matière d’hydrogène, d’électricité, ou d’autre formes de motorisations «écologiquement correctes», ils font renaître une espèce qui avait pratiquement disparu de la surface du globe : les sportives compactes. Deux nouveaux individus viennent encore d’être trouvés : l’Audi RS3 et la BMW Série 1 M.
Les deux rivales allemandes s’inscrivent dans une lignée dont les plus illustres représentants sont sans doute la Lancia Delta Integrale, la Renault Sport Clio V6, la BMW M3 de première génération ou quelques GTI des années 80. Puis l’espèce est tombée dans l’oubli, et la succession attendue n’est jamais arrivée. Alors bien sûr, les blasons GTI et autres existaient toujours, mais n’affichaient plus ce tempérament rageur, téméraire, voire même délicat parfois de leurs aînées. Puissance trop limitée, caractère trop lissé, embourgeoisement, les raisons sont nombreuses.
On ne vous fera pourtant pas croire que les nouvelles arrivées vous renvoient deux décennies en arrière, non. Mais avec 340 chevaux chacune, on retrouve enfin un peu de cette folie qui animait les voitures précitées. Entretemps, la technique a considérablement évolué, et plus question donc de faire passer la puissance brute au sol sans assistance aucune. Leur puissance, les germaniques la transmettent via une armada technologique qui leur est propre.
Les ingénieurs de Munich et d’Ingolstadt ont opté pour des voies radicalement différentes pour leurs petites délurées, à commencer par le moteur. Car si toutes deux sont fortes de 340 chevaux, la BMW les sort d’un six-cylindre en ligne de 3.0l tandis que l’Audi hérite du 2.5l 5 cylindres de la TT RS, et la première les transmet à la route par son essieu arrière via une boîte manuelle à six rapports quand la seconde préfère la boîte automatique S-Tronic à sept rapports. Et ce n’est pas tout : si la Munichoise ne sera disponible qu’en coupé, la fille d’Ingolstadt ne sera, elle, livrable qu’en cinq portes «Sportback». Question de philosophie.
Là où toutes deux sont plus proches en revanche, c’est en matière de performances. Sur l’exercice du 0 à 100km/h la RS3 se voit bien aidée par sa boîte à double embrayage permettant des passages de rapports ultra rapides, qui lui permettent de devance sa rivale de 3 dixièmes de seconde : 4,6 contre 4,9 secondes.
Chez Audi, on a fait le pari de laisser une liberté totale aux pilotes, en proposant un ESP déconnectable alors que chez BMW, on se contente d’un mode moins intrusif. Bien entendu, avec une telle cavalerie, le freinage se doit d’être assuré pas quatre disques de grand diamètre : 370mm à l’avant et 310 à l’arrière pour l’Audi, 360 à l’avant et 350 à l’arrière sur la BMW.
Côté présentation, nos deux prétendantes ne font pas dans la dentelle et s’offrent un look agressif à souhait à grands renforts de jantes de 19 pouces, de voies élargies et de boucliers plus échancrés. Ambiance sportive à bord aussi puisque la RS3 a droit à des inserts en aluminium spécifiques, des sièges baquets, un volant à base plate et des surpiqûres rouges partout. La Série 1 M s’habille quant à elle de cuir et d’Alcantara, surpiqués d’orange pour s’accorder à la nouvelle teinte extérieure «Orange Valence». Dans les deux cas, l’équipement est des plus fourni, avec le système GPS-infodivertissement, les phares au Xénon et tout l’attirail nécessaire pour ne manquer de rien.
Et comme elles sont bien décidées à ne pas se lâcher d’une semelle, toutes deux seront affichées à des prix similaires lors de leur arrivée en concessions en début d’année prochaine, aux alentours des 50.000 euros.
Nicolas Morlet
V12-GT
L’émotion automobile
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