Il y a quelques jours, Artcurial mettait en vente sur les Champs Elysées quelques pièces exceptionnelles, illustrant, entre autres, le talent de la grande carrosserie française, aujourd’hui défunte et tant regrettée.
Sur les Champs Elysées, le prestigieux Hôtel Marcel Dassault. A l’intérieur, la vente. Sous le marteau d’Hervé Poulain, une soixantaine de pièces prestigieuses et rares que d’avisés enchérisseurs avaient pu découvrir avenue Montaigne, au sein des installations du Garage Privé Dassault. Parmi ces beautés, quelques élégantes parisiennes rappelaient les grandes heures de la carrosserie française.
En 1974, Jean Serre, collectionneur discret et de bon goût, remplissait son garage de somptueuses avant-guerres et les laissait sommeiller à l’abri des regards. Recherchées telles le Graal, il faudra attendre le décès de leur propriétaire, soit près de 40 ans pour que ces vieilles merveilles voient à nouveau la lumière du jour.
Des six pièces exhumées du fameux garage de M. Serre, quatre revêtent une importance particulière. Il s’agit de deux Hispano Suiza. La première, une K6 cabriolet fut dessinée en 1935 dans les réputés ateliers Letourneur et Marchand. La seconde, une J12 de 1937, carrossée dans la toujours étonnante configuration Coupé Chauffeur, était l’œuvre du carrossier Franay. Enfin, la dernière belle de France, une Bugatti 46 de 1931, la « Petite Royale », sortait sous ces traits des établissements Vanvooren. Face à ces grand mères de l’automobile, qui pourraient d’ailleurs faire passer M. Serre pour un gérontophile, on trouve une petite jeune, sculpturale et pleine de fraicheur : une Ferrari 275 GTB/4.
La collection de Jean Serre remportait sur les champs un succès inespéré. L’ensemble de son trésor quittant le Garage Privé Dassault pour 1.787.100 €. Une coquette somme qui s’ajoutait aux autres ventes de la journée. Ainsi les enchérisseurs voyant le bolide qu’il convoitaient leur échapper pouvaient se consoler avec une Mercedes 300 SL cabriolet, une Maserati Mistral, une Bugatti 57 Ventoux, une splendide Invicta 4.5, ou encore une Aston Martin livrée neuve en conduite à gauche à un client français.
Pour l’anecdote, Dany Boon, le très populaire acteur et réalisateur français des « Chtis » tenait quelques instants le marteau pour la vente de la Renault 4 officiant dans « Rien à déclarer ». Cette vente rapportait 25.000 € à l’association « Chtifons ».
Après une vente de tous les records lors du salon Rétromobile au début du mois de février, Automobiles sur les Champs semble se transformer en histoire à succès, rendez-vous des plus érudits « connoisseurs », dont le troisième épisode est attendu pour la fin octobre.
Julien Libioul
V12 GT
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