En ce mois de novembre, Artcurial se présentait sur les Champs Elysées avec quelques douceurs italiennes. Une vente assez exceptionnelle voyait Maître Poulain dresser les mains des enchérisseurs à coup de marteau. Résultat, 80 % de ventes et près de trois millions d’euros de chrome, de cuir et de chevaux quittaient l’avenue la plus célèbre d’Europe.
Il faut reconnaître à Artcurial ce qui revient à Artcurial. Vendre huit véhicules sur dix et accumuler près de 3.000.000 d’euros de recettes est de l’ordre de la prouesse. Car le catalogue, certes varié, était constellé de véhicules intéressants, originaux et en bel état, mais parfois dépourvus de grandes prétentions financières. La maestria du Maître faisait fait le reste.
Il n’en reste pas moins qu’au sommet de la pyramide automobile trônait une italienne, l’une des plus convoitée, l’une des plus charismatique. Une Lancia de l’époque ou Lancia était un constructeur italien prestigieux et non une entreprise de recyclage de produits US. A l’époque, acheter une Lancia c’était sélectionner le grand vin italien d’une cave réputée et non acheter un pack de six Budweiser colorées de vert, de blanc et de rouge, garnie de deux oliviers défraîchis.
Trêve de bavardage sur les errances modernes de Lancia, Artcurial a frappé fort en livrant sur un plateau une spectaculaire Lancia Stratos Groupe 4, Cliente Competizione, du millésime 1974. Parée des couleurs de la compagnie aérienne Alitalia, elle faisait forte impression et quittait le podium et les coups du marteau contre 360.000 €. La Lancia avait des arguments. Fabriquée par Bertone le 31 octobre 1974, elle fut acquise par Lancia Spa. avant d’être préparée aux spécifications compétition client pour courir en rallye en catégorie Gr.4. L’engin participera à une dizaine de compétitions en Italie entre 1978 et 1980, sous les gants du pilote Domenico Busoni.
Deuxième auto sur le podium des deniers sonnants et trébuchants, une Aston Martin DB Mk III de 1957. Toujours délicieuse à l’œil, elle épanouissait ses lignes dans un gris gracieux et raffiné. Elle était adjugée à un peu plus de 165.000 euros.
Enfin, sur la dernière marche, notre coup de cœur, une Ferrari 250 GTE de 1963. Un gris métal exquis, un charme absolu pardonnant par ailleurs une carrosserie imparfaite. Ces lignes restent d’une classe, d’une élégance et d’une vigueur épatantes ! Elle quitte les mains d'une dame de goût contre 143.000 euros.
On notera la Dino 246 GT qui restait sur le carreau, tout comme une superbe Ferrari 365 GTB/4. Le score de 58.000 euros, obtenu par une superbe Jaguar Type E de 1965 confirme qu’une historique limpide, synonyme d’histoire et de fantasmes, constitue de plus en plus un véritable critère de recherche, un inaltérable argument de vente.
Nous sommes déjà très impatients de découvrir ce qu’Artcurial nous concocte pour le 8 février 2013, dans les enceintes de Rétromobile. Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage…
Julien Libioul
V12 GT
L'émotion Automobile
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