Au sein du vaste monde de l’automobile mondiale, il existe des grands messes qui rassemblent les fidèles de la chose sur roues, les ecclésiastes du royaume du volant, l’autorité papale du V12 atmosphérique. Parmi celles-ci, Pebble Beach, en Californie et son Concours d’Elegance fait figure de référence au sein de la vaste communauté automobile. Et en 2011, la France s’y est imposée…
Un concours est un concours me direz-vous… Et bien non mon bon monsieur ! Celui dont nous devisons aujourd’hui est avec celui de la Villa d’Este l’un des plus exclusifs de la planète. Tous les gentilshommes du royaume des bolides et de l’élégance s’y agglutinent une poignée de jours pour célébrer quelques uns des plus beaux et plus rares modèles épargnés par le temps.
Entre les badauds qui jalousent de très heureux propriétaires, entre ces propriétaires qui convoitent l’étincelant joyau trônant fièrement à côté du leur et entre les juges qui regardent, observent et guettent la moindre imperfection, pavanent ces véritables merveilles ambulantes. Cette année, le Concours d’Elégance de Pebble Beach célébrait de notables anniversaires. Tout d’abord, celui de Mercedes-Benz qui fêtait, sous le ciel plombé de la Californie (et oui là aussi !) ses 125 années de production automobile. Autre anniversaire, et non des moindre, le demi-siècle de celle qui est sans doute la plus respectée et la plus désirée des Ferrari, j’ai nommé la 250 GTO. Une foultitude d’exemplaires, plus exceptionnels les uns que les autres mettaient en concurrence leurs valeureux pédigrées.
Sur le front de mer, tout au long du 18 trous de Pebble Beach, sur l’incommensurable tapis vert, entre un Bunker et un Fairway se répartissaient AC Cobra, roadster BMW et autres Rolls Royce. Elles attendaient fébrilement l’heure du verdict des juges. De courtes tribulations le long de la côte, le fameux Tour de Pebble Beach ne firent que renforcer l’intérêt de cette joute d’élégance.
Le titre tant convoité de Best of Show, l’élégante parmi les élégantes, fut décernée à une française : la sculpturale Voisin C25 Aerodyne de Peter Mullin. Avec son trois litres de 100 chevaux elle coiffe au poteau une autre française, une Talbot Lago T150-SS Figoni et Falashi Coupé, récoltant par ailleurs pour prix de consolation celui du plus beau coupé, et une Bentley Speed Six. Le prix de la plus belle sportive revenait à une Ferrari 250 GTO Scaglietti Berlinetta. Mercedes fêtait son remarquable anniversaire en recevant deux titres, ceux de la plus belle Open Car et du plus beau cabriolet.
Honte au soleil qui s’était lâchement éclipsé, craignant très certainement de se faire voler la vedette par quelques pièces de tôle, de chrome, de cuir et de bois finement ouvragés. Il aurait subtilement fait étinceler cet élégant étalage et jamais un parcours de golf n’aurait été aussi éblouissant.
Julien Libioul
V12 GT
L'émotion Automobile
Photos : Fluid Images
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