Ferrari 375 MM Berlinetta

Les Mille Miglia au quotidien

L’une des plus rares, des plus exclusives, des plus bestiales de toutes les Ferrari jamais construites a été vendue au marteau en marge du concours d’élégance de Pebble Beach. Montant de la facture émise par RM Auctions : 4.620.000 de Dollars, soit plus de 3.600.000.€. En voici le détail...

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C’est une somme, on vous le concède. Cependant, en échange de ces quelques billets verts, vous auriez acquis la bête parmi les bêtes, la super-sportive des années 50, une machine de course pour se faire peur sur la route.

A cette époque, Enzo Ferrari a besoin, pour alimenter les caisses de son écurie de Grand Prix, la légendaire Scuderia, de conséquentes rentrées financières. Il conçoit alors ce que l’on nomme aujourd’hui des voitures compétition-client.

Des bolides que Ferrari développe pour courrir et dont certains exemplaires sont mis en vente à une clientèle triée sur le volet. Car Enzo, fort d’un caractère bien trempé et conscient de l’importance de tels modèles pour l’aura de la marque Ferrari, ne conçoit pas vendre ses macchine au premier capricieux argenté venu. L’essentiel pour acquérir une 375 MM, indépendamment de l’épaisseur du portefeuille, était d’avoir le talent inné, et l’adresse nécessaire pour engager ce surpuissant et exigeant bolide dans des courses d’estime dont le prestige de la victoire comptait tout autant que la victoire elle-même.

Cette 375 Mille Miglia est directement issue de la cuisse de Jupiter, la Ferrari 4.5 de Grand Prix. Le cœur de cette légende de GP, un des lyriques V12 conçu par le génial Aurelio Lampredi vit ses ambitions revues à la baisse et perdit quelques chevaux pour néanmoins cracher 340 chevaux cabrés. La boîte de vitesse à quatre rapports synchronisés, reçevait la puissance via un embrayage multidisques…Nous sommes en 1954 !

Ferrari adapta autour de cette usine à gaz le traditionnel châssis à deux tubes ovales et l’indestructible essieu arrière rigide. Bref cette super car se présentait comme le réceptacle de la technologie d’une époque, doué en plus d’une construction solide et fiable.

Traditionnellement, Enzo confie le dessin de son dernier monstre au très inspiré ufficio di studio della carrozzeria Pinin Farina. Vous l’aurez constaté, toutes ces formes ne sont pas des plus gracieuse. Il s’agit là de l’apanage des voitures de course qui parfois délaissent l’esthétique au profit de la légèreté et de l’efficacité aérodynamique. Une chose est sure, elle impressionne, peut-être effraye-t-elle.

Imaginez-vous un soir de l’été 1955, profitant paisiblement du vent au volant de votre Alfa Giulietta Spider. Soudain, au détour d’un virage de la strada qui mène à Rome, vous entendez un hurlement strident au loin, qui ne cesse de se rapprocher, puis deux phares inondent vos rétros, avant que cette menaçante présence ne vous suce le pare-choc, vous intimant de plonger dans le bas-côté. Et dans un souffle assourdissant cette menace vous dépasse et disparait à l’horizon rythmant se silence nocturne des vocifération de l’échappement. Cette scène a pu se produire car cette 375 Mille Miglia Berlinetta, la cinquième des sept jamais produite, a été vendue telle que vous la voyez à un romain fortuné, il Cavaliere Tommaso Sebastiani qui l’utilisa sur la route avant de la vendre au milieu des sixties.

Julien Libioul

V12 GT

L'émotion automobile



Vos commentaires

375MM
- PaulM - 23/08/2010
La définition même du sport-chic italien. C top!
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