Rétromobile bénéficie d’un incroyable potentiel de séduction. Entre les tendances du marché, l’exception des pièces des plus grands marchands et les bons mots qui se sont élevés à nos oreilles, difficile de faire un choix. Par contre, en ce qui concerne nos illustrations, pas de concessions !
Dès les premiers mètres de notre visite, sur le stand des Ateliers Yann Carat, nous tombons nez à nez avec toute la passion automobile. A la commande, l’équipe de Monsieur Carat a créé un véhicule neuf, à partir du dessin de son propriétaire et sur base d’un châssis Panhard. La passion ne connait pas de limites.
Chez Hall & Hall, on nous confiait que le marché était un peu frileux, notamment en raison des mesures prises par le Président Obama qui tempèrent la motivation des collectionneurs américains. Néanmoins quelques pièces de choix se disputaient la vedette sur le stand. Face à l’unique Vanwall à moteur arrière, à la spectaculaire Lotus 49, au sublime de la Lagonda V12, la Jaguar Type C victorieuse et au Mans et à Daytona prenait tout de même l’ascendant. Elle s’opposait au constat selon lequel la clientèle Parisienne chérit la course et le sport mais aime à se tourner vers des véhicules utilisables sur route.
Chez Fiskens, James Mitchell confirmait l’essentiel de Rétromobile : « C’est un moment important. L’année débute et tout le monde est présent. Il faut en être. Qui plus est, c’est une occasion unique de vendre et de voir des véhicules intéressants. » En devisant d’une Bugatti affichant une patine, un jus inédit, il révélait une tendance qu’ont les acheteurs à se tourner vers cet état d’authenticité. « Il n’y a pas d’excuses. Le véhicule annonce clairement de quoi il retourne. L’acheteur sait ce qui lui passe dans les mains et n’est pas surpris pas des restaurations fantaisistes. »
Cette année, Lukas Hüni laissait peu de place à la vente et réservait près de l’intégralité de son espace à l’exposition. Entre la variété et l’excellence de sa collection de Citroën DS et les pièces rarissimes trônant tout à côté, Monsieur Hüni confirmait savoir mettre son talent en évidence. Notre coup de cœur se portait sur une étonnante Bentley Mark VI signée Facel.
« Le lieu prestigieux qu’est Paris ne change rien à la manière de faire son choix. Nous conseillons à nos clients de se tourner avant tout vers des véhicules qui leur plaisent et de ne pas viser la spéculation. L’historique des véhicules prend une grande place et les pièces restaurées incitent toujours à la prudence », détaillait-t-on chez Monsieur Hüni.
Nous constations enfin l’engagement officiel des marques. La tendance y était à l’originalité, à la surprise et à la mise en lumière de moments automobiles exceptionnels. L’un des prototypes de la 911 chez Porsche, des monoplaces et barquettes incroyables chez Skoda, les concepts ultramodernes de chez BMW et leurs aïeules, et les engins incroyables apportés par Mercedes.
Certains croient que le bénéfice direct qu’en tirent ces marques est nul. Erreur ! La mise en avant d’une histoire, si courte soit-elle, rappelle des origines, génère une personnalité et offre un bénéfice d’image.
Renault illustrait merveilleusement la chose et mettait en parallèle toute la variété de sa production, de l’antique camion balai à l’Alpine A110 encore maculée de boue qu’Andruet et Biche ont menée quelques jours plus tôt lors du Monte Carlo Historique.
Avant d’être un bien de consommation, l’automobile est une histoire d’hommes et de femmes dont le produit est figé avec excellence dans notre galerie de clichés.
Julien Libioul
V12 GT
L'émotion Automobile
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