Si votre souris farfouille régulièrement dans les rubriques de V12-gt.com, vous aurez découvert que Peter Auto, en promoteur éclairé d’épreuves automobiles, est passé maître dans l’art de mettre sur pied des weekends de course pour Classics. En apprenant qu’une manche investissait le circuit de Spa, nous n’avons pas manqué de nous concocter une petite escapade belge.
Le plus beau circuit du monde accueillait donc quelques unes des plus belles voitures du monde. Indépendamment de l’aspect compétitif de l’évènement, cette première édition de Spa Classic a offert un spectacle époustouflant. Les paddocks proposaient des scènes étonnantes, mêlant impressionnants bolides, infrastructures modernes et vestiges d’époques légendaires.
Les différents plateaux réservaient aux spectateurs des courses disputées. En Classic Endurance Racing 1, la domination attendue des Lola T70 a été confirmée par un podium entièrement acquis à la cause de ces sculpturaux protos. En GT1, c’est une GT40 qui s’imposait devant la spectaculaire Ferrari Daytona pilotée par John Bosch. Au sein du plateau Classic Endurance Racing 2, on attendait beaucoup de la Porsche 911 Moby Dick conduite par Stéphane Ortelli. Un bris de turbo faisait les affaires de la Ferrari 712 emmenée par Paul Knapfield, alors qu’en GT, c’est une autre Porsche 935, celle de De Siebenthal, qui s’imposait. En Sixties Endurance, les V8 ont déferlé sur le podium, ceux de deux AC Cobra, dont celle de Ludovic Caron vainqueur du Tour Auto, et celui d’une Spectaculaire TVR Griffith. Cette édition faisait également la part belle au BOSS GP, rassemblant les assourdissantes monoplaces des années 90.
Au détour d’un virage, sur les abords du circuit, on appréciait passer le Trofeo Nastro Rosso regroupant des bella macchina, manifestant V12 battant ce pour quoi elles furent conçues. Quelques clubs s’étaient également rassemblés alentours, pour le plus grand plaisir de quelques jeunes pilotes de demain, s’offrant le luxe de se faire la main sur de mini répliques des monstres qui pendant ce temps avalaient des kilomètres de vibreurs. Suffisamment rare pour être salué, Peter Auto donnait l’occasion à quelques mordus de caisses à savon de dévaler le raidillon. L’un de ces kayaks à roulettes enregistrait d’ailleurs une vitesse de pointe de 104 km/h !
En cette fin mai, la majesté des collines spadoises, flanquées de leurs nobles conifères prenaient des allures d’arène naturelle. Le soleil baignant la cuvette spadoise magnifiait les teintes contrastées du ruban de bitume, de ses vibreurs et des lambeaux d’herbe synthétique. Sa chaleur diffuse extrayait du tarmac des mirages ondulant de chaleur. Ce décor extraordinaire accueillait la dramaturgie de l’automobile. Les courbes sublimes de ces voitures, leurs mécaniques brutales, le ballet incessant de leurs glissades et l’orchestre tonitruant de leurs échappements. C’est une Ac Cobra, une Lola puis une barquette Skoda qui avalaient le raidillon et filaient dans le lointain. L’orchestre tonitruant de leurs échappements, leurs ruades et l’effort de leurs pilotes contrastent avec la beauté évanescente de la lumière qui vient draper leurs courbes. Le spectateur averti, plongé au cœur de ce décorum spadois, ne pouvait que s’émerveiller et avec émoi jouir du tourbillon automobile qui l’enserrait toujours plus intensément. Nous constations cependant, et avec beaucoup de tristesse, que le public aurait pu être présent en plus grand nombre. Un évènement formidable que nous vous recommandons avec cœur.
Julien Libioul
V12 GT
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