70 heures de course, 3200 kilomètres à parcourir…à fond, entre cactus et ravins, en flirtant avec le mur du son automobile : 300 km/h.
Cette épreuve est plus qu’une course, c’est une aventure, un délire dans lequel les concurrents s’engagent sur des bolides, de vieux bolides nés avant 1965. Des monstres de puissances ou de sophistication qui offrent des sensations excitantes, parfois effrayantes, mais toujours issues d’imperfections technologiques. Sur notre petite planète, il existe donc des fous, des pilotes, des copilotes qui font revivre la légende et qui parcourent le Mexique du sud au Nord, de Tuxtla Guttierez à Zacatecas. Car le plus féroce concurrent que l’on rencontre à la Carrera Panamericana, c’est le Mexique lui-même. Lui qui se dessine entre la mer et la montagne ; lui qui impose aux concurrents de la Carrera Panamericana un tracé rapide, sinueux et bosselé, tantôt bordé par l’océan, la montagne ou un ravin ; lui qui sème ses cactus, vaches et vautours, parfois jusque sous les roues des concurrents.
Après Stig Blomqvist en 2009, c’est un autre rallyman, Harri Rovanpera, qui devenait le King des Kings en remportant une épreuve toujours aussi longue et exigeante. A Zacatecas, la resplendissante ancienne ville minière, la course trouvait enfin son dénouement et Rovanpera déclarait : « Ce furent sept magnifiques journées…Une course très difficile, très longue. Tout me rappelait d’être extrêmement prudent et les autres pilotes étaient très rapides. Tout s’est bien passé. Je pourrais vivre au Mexique, la population est exceptionnelle. »
Exceptionnelle de ferveur, cette foule mexicaine se massait au bord des spéciales et accueillait les concurrents à l’arrivée d’une épreuve où nos compatriotes ont fait voler leurs Mercedes Gullwing. Philippe Vandromme et Frédéric Vivier avaient géré leurs forces et capitalisaient sur la bonne santé de leur 300 SL. Ils se démenaient comme des diables et reprenaient la minute qui les séparait à la fois de la 33ième position au classement général et de la troisième marche du podium de leur catégorie.
En vue de Zacatecas, l’expérimenté Pierre De Thoisy faisait lui aussi le forcing et grignotait les places, unes à unes, pour atteindre la 28ème du classement général et la deuxième place de la catégorie.
Les deux exceptionnelles sculptures de tôle mues par l’antique six cylindres de la marque à l’étoile, emmenées avec force et honneur par leurs équipages ont vu l’arrivée et parvenaient à garnir encore leur extraordinaire palmarès.
Dans la moiteur de Zacatecas, une fois le soleil couché, les concurrents devenaient les héros d’un défilé qui traversera la ville à grand renfort de fanfares et de téquilas, portés par les clameurs et la sympathie des Mexicains en liesse.
Julien Libioul
V12 GT
L'émotion Automobile
(Photos Mexsport et Miguel Elizondo)
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