Le Tour Auto est terminé. De Paris à La Rochelle, 250 équipages on parcouru la France tout au long de ce qui reste l’une des épreuves les plus emblématiques de la compétition automobile. Une fois encore c’est un Cobra qui a mordu la couronne.
Le Tour Auto est un évènement hors normes, inclassable. En agglutinant rallye, circuit, course de côte sous la forme d’une épreuve au long cours, le Tour Auto explose les codes. Il est à l’automobile, ce que le décathlon est à l’athlétisme. Il requière sang froid, endurance, polyvalence mécanique et talents de pilotage multiples.
Partie du Grand Palais, en plein centre de Paris, la cohorte d’engagés filait vers le Château de Dampierre pour prendre le véritable départ de l’épreuve. Une épreuve mouvementée, pimentée par les déboires mécaniques que rencontreront bien des équipages.
En 2013, la transhumance « by Peter Auto » méritait le détour. Le cinquantenaire de la 911, les cent ans d’Aston Martin, l’hommage à Ferdinand Alexander Porsche transformaient le troupeau de classics en harde de purs-sangs.
Au menu des 250 équipages, une jolie sélection de vibreurs. Ceux du Bugatti, de Magny-Cours, d’Albi ou du Val de Vienne. Quatre étapes qui ponctuaient les 2200 kilomètres de ce Tour Auto. 400 bornes par jour, en moyenne, tantôt sous le soleil, tantôt sous un crachin rendant l’exercice plus que piégeux.
Aux côtés de ces circuits, des routes secondaires, sinueuses, délicates. Un régal, une formalité pour la Lancia Stratos d’Eric Comas. Pour les Ac Cobra, Ford GT40, ou Porsche 910, l’exercice était nettement plus délicat. La boue extraite des cordes débordait sur la route, les chaussées bombées étincelaient au contact des châssis des GT.
Certains équipages souffraient, les montures aussi. Ludovic Caron, grand favori était lâché par son embrayage en début de course. La Cobra reviendra virage par virage, kilomètre par kilomètre sur la tête de la course.
Chambord, Cheverny, Châtel-Montagne, Vichy, la Loire, Albi. Les grands noms de la plus belle des « Frances » reliées entre elles par des routes incroyablement variées. L’AC Cobra Shelby Daytona Coupé de Kenny Brack, l’une de celles qui furent engagées en 1964, devait composer avec la motricité précaire d’une route de sous-bois, avant d’attaquer une côte à flanc de colline, en plein soleil, ou de se faire surprendre par une épingle serrée à la sortie d’un virage masqué et trop rapide. C’est le Tour Auto ! La France variée et surprenant anesthésiée par la vrombissante chape de l’automobile.
En bord de route comme au bord des pistes, ce sont les Laffite, Comas, Panis, Caron et autres Lajournade qui déchainaient les chronos. Au final, c’est pourtant l’AC Cobra de Monteverde-Pearson que l’on fêtait à La Rochelle. Le pilote brésilien imposait son AC à la Jaguar E-Type de Jean-Pierre Lajournade pour seize secondes seulement ! Seize secondes sur 2000 kilomètres ? Dure lutte ! Après la catastrophe du début de course, Ludovic Caron limitait brillamment les dégâts en grimpant sur la troisième marche du podium.
Dans le Groupe G, c’est une autre américaine, la GT40 de Philippe Vandromme qui prenait la main. La Stratos Groupe 4 de Comas-de Sadeleer était récompensée d’une victoire en Groupe H. Dans le Groupe I, c’est une Ferrari qui s’imposait, la 308 Groupe 4 de Beverley et Humphreys.
L’Indice de performance était enlevé par une Porsche, la 356 de Frédéric Puren et Caroline Bertrand. Pour la seconde année consécutive, Jean-François et François Nicoules imposent leur Ford Mustang aux autres concurrents en catégorie Régularité.
A nouveau, nous ne pouvons que vous conseiller de foncer sur notre galerie de clichés. Le Tour Auto par procuration…
Julien Libioul
V12 GT
L’émotion automobile
Photos : Vincent Martin – CM Arte
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