La 20ème édition du Festival of Speed de Goodwood a une fois de plus démontré son pouvoir d’attraction. 185 000 spectateurs enthousiastes ont fait le déplacement pour assister à ce qui s’apparente à la plus grande célébration de la vitesse automobile de par le monde.
Avant toute chose, le Festival of Speed de Goodwood est une compétition. Une course de côte, très informelle certes, mais mettant en avant les plus beaux des pans de l’histoire de l’automobile sportive.
Routières ou belliqueuses compétitrices ont fait face à la déclivité du ruban de bitume qui balafre la plus célèbre colline du Sussex.
Centenaires, cinquantenaires, trentenaires, frêles carrioles et cruels bolides ont serpenté entre les arbres et les bottes de paille, pour le grand plaisir du public, des pilotes et de l’hôte de cet évènement intemporel, Lord March.
1,16 miles d’effort soutenu et explosif, abattu en moins de 45 secondes par les pilotes plus affutés, face à des engins plus archaïques peinant à descendre sous la minute trente.
En 2012 le Goodwood FoS s’offrait un thème inédit : « Young guns-Born to win » posant sur un piédestal ces longs couteaux de l’automobile, les pilotes, motards ingénieurs, designers qui, un jour, ont renversé l’automobile.
Parmi ceux-ci, Goodwood se devait d’apporter à la mémoire de Monsieur Colin Chapman les honneurs qu’il mérite. En 60 ans d’existence, Lotus Engeneering aura marqué l’automobile par ses solutions inventives, radicales, efficaces et il faut bien le reconnaître parfois scabreuses. Clive Chapman, fils de Colin courra d’ailleurs sur une Lotus 21 et enlèvera la victoire dans la catégorie monoplace à moteur arrière !
Arène de la vitesse, Goodwood, permettait aux légendes du rallye, aux bikers les plus emportés, ainsi qu’aux maitres du tout terrain de répéter leur affection envers la vitesse.
Le groupe C, les grandes heures du rallye, Pikes Peaks, Caroll Shelby, les cinquantenaires de la 250 GTO et de la Lotus Elan, les années Turbo de la Formule 1,… Voilà autant de sujets, qui méritent l’attention séparément et qui noyés dans les volutes de la vitesse, absorbés par la ferveur automobile, confèrent au Festival of Speed les sensations du plus incroyables des pots-pourris pour petrolheads.
Puis il y ces hommes qui, plus que leurs montures, ont fait vivre tout cela. Des pilotes jeunes et moins jeunes qui jouent à l’acteur le temps d’un weekend dans une pièce inédite, mêlant les genres et les époques avec toujours plus de drame, une mise en scène captivante, débouchant systématiquement sur le happy end de la passion.
Les jeunots Button, Hamilton, Weber, Hanninen, Neuville et Kopecky côtoyaient avec un plaisir mutuel les légendes que sont Prost, Sir Striling Moss, Jackie Stewart, Jochen Mass, Emerson Fittipaldi, Rauno Aaltonen, Björn Waldegaard et Hannu Mikkola.
L’Angleterre est le pays de l’automobile. Goodwood le confirme en y célébrant la vitesse, les V12, l’art de la carrosserie, les constructeurs et les pilotes qui ont fait l’histoire.
Loin de la roborative exposition statique, le Festival of Speed ressuscite le passé. En fusionnant la vitesse de toutes les époques, en entrechoquant les générations, Goodwood fait exploser toute notion d’espace-temps, en même temps qu’elle génère le plus intense des plaisirs automobile, l’excitation de tout voir en un weekend. Le holisme tangible ! Il faudra cela dit attendre l’an prochain pour saisir à nouveau toute l’essence de l’automobile.
Julien Libioul
V12 GT
L'émotion Automobile
Photos : Tim Scott, www.fluidimages.co.uk
Vos commentaires