Ladies and gentlemen, nous vous convions à un beau et long voyage dans le temps. Une immersion intense en territoire Grand-Britton, au cœur du royaume des sports moteurs, à une époque inconnue, celle où les décennies s’agrègent pour ressusciter chaque année un peu plus délicieusement surannées. Nous vous plongeons dans le Goodwood Revival. Back in time !
Alors que le Goodwood Festival of Speed est en quelques sortes la grand messe automobile mondiale, rassemblant passé, présent et futur, le Goodwood Revival se revendique comme un véritable bond dans le passé.
C’est dans les lieux qu’il faut trouver le premier acteur de ce « Retour vers le futur…automobile ». Le théâtre de cette reconstitution plus vraie que nature n’est autre que le très esthétique domaine du château de Goodwood planté au beau milieu du Sussex. Pelouses taillées au ciseau, feuillus centenaires, chemins d’accès tortueux et collines douces offrent un promontoire exceptionnel à un circuit, à des tribunes épargnées par les castratrices normes sécuritaires.
Les voitures des années 40, 50 et 60 portaient à bout de bras le rôle titre de cet évènement. Les GT des grandes années du sport automobile, leurs huit cylindres, en ligne ou non, leurs V12 hurlaient avec rage, les uns face aux autres, sans aucune pitié. Car le revival est une course, une vraie. La résurrection des origines, en 1936 sous le Compte de March, 9ème Duc de Richmond. Bien décidés à en découdre, les pilotes sont allés jusqu’au bout des capacités de leurs montures, pour les imposer aux autres, comme si de leurs performances dépendaient l’extraordinaire aura de ces légendaires et spectaculaires chefs-d’œuvre de tôle. Deux pilotes de renom, deux héros des temps anciens, deux fables de l’automobile se mêlaient à ces pelotons : Sir Stirling Moss et John Surtees, présents pour le plaisir de se faire plaisir…
A ces Lotus, Cooper, Jaguar, AC, Ferrari succédaient les motos parmi les plus rapides, les plus brutales, les plus exigeantes que la planète ait compté. Les Norton, Gilera, Triumph et BSA dansaient côte à côte, puis en file indienne avant de se piquer au freinage. Cet essaim d’abeilles allait être couvert quelques minutes plus tard par le vacarme assourdissant d’avions aussi magnifiques que le furent leurs exploits lors d’évènements plus tristement belliqueux.
La saveur qu’éprouve tout passionné d’automobile en pénétrant dans l’enceinte du Goodwood Revival n’aurait pas cette intensité si le décorum ne suivait pas. Tout est là pour faire rêver en noir et blanc, pour respirer l’époque révolue. Les élégantes ladies, mues en Grace Kelly à force de chapeaux à plumes et gants chics pendent aux bras de gentlemen qui promènent leurs blazers, cravates et Panama d’un air débonnaire. Au détour du paddock le beau-frère de Winston Churchill croise les délicieuses Grid Girls des 50’s qui font passer les nôtres, en 2010 pour des actrices de films pour adultes. Un look chic très british qui renchérit l’ambiance insufflée par les parois des tribunes, bariolées de sponsors aujourd’hui disparus.
L’an prochain, c’est promis, nous coifferons notre melon pour aller arpenter le plus « autophile » des domaines du Sussex.
Photos V12 GT et Goodwood Revival
Julien Libioul
V12 GT
L'émotion Automobile
(Photos V12 GT et Goodwood Revival)
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