Assister au Goodwood Revival revient à faire un bond, des bonds dans le passé automobile. Au grand galop des chevaux vapeurs, le vaste et somptueux domaine du Lord March se présente comme la ligne du temps de l’automobile spectaculaire, vrombissante et héroïque du siècle passé.
Tout est d’époque, ou presque. Le tracé du circuit, lové au beau milieu du parc que le Lord March reçut de ses ancêtres, son paddock, ses stands, les mécanos, les pilotes, les hôtesses et même les spectateurs prennent une apparence agréablement surannée.
Issues de plus de cinquante années d’histoire automobile ces pièces d’étoffes, ces couvre-chefs, ces vieux outils, confèrent au Revival une ambiance véritablement incomparable.
Une atmosphère inédite, redoublant d’élégance et délicieusement agrémentée par la nostalgie.
Bien entendu, le moteur de ce vent d’un autre temps est bien entendu à trouver dans l’automobile. Une dizaine de plateaux regroupaient des bolides dont chacun individuellement mériterait le déplacement. Pièces de musées, pièces d’histoires, elles sont soignées avec exigence et minutie par des mécanos expérimentés en salopette d’un blanc immaculé. Les carburateurs sont réglés, les échappements blanchis par de parfaites combustions et les papillons de roues sont martelés avec vigueur et fermeté.
Ces bolides rares et performants, brutaux et rapides, superbes et taillés pour fendre l’air concourent et ne feignent pas. Généreux dans l’effort, leurs pilotes, parfois illustres, à l’instar d’un Stirling Moss, n’économisent ni leurs muscles ni leurs machines. Les rivalités sont fumantes et crissantes et n’ont qu’un arbitre : le chronomètre, secondé avec fidélité et intransigeance par le fameux drapeau à damiers.
Parmi les trophées les plus enviés, ceux du RAC Tourist Trophy qui voyait s’opposer les plus performantes de GT italiennes et américaines. Le redoutable Tom Kristensen et son équiper Kenny Brack pilotaient leur Shelby Daytona Cobra Coupé avec force et détermination pour enlever la coupe pouvant contenir le plus de bulles. Ils devançaient Martin Brundle, redoutable derrière le cerceau cabré d’une 250 GTO, faisant la nique à la Maserati Tipo 151 de Derek Hill.
A l’opposé de ces spectaculaires GT, les voiturettes, ces cigares de course, nés avant guerre, aussi désuets que légers et puissants. Marc Hulbert était le plus téméraire au volant de son archaïque jouet pour adulte, une ERA D-Type.
Assurément le Goodwood Revival est un évènement enthousiasment pour les férus d’automobile ancienne qui prennent les choses avec un humoristique sérieux.
Julien Libioul
V12 GT
L'émotion Automobile
Photos : Tim Scott, www.fluidimages.co.uk
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