En 2012 plus que jamais, le Goodwood Revival a confirmé qu’il était bien plus qu’une évocation de l’histoire automobile. Capsule temporelle, il collisionne les styles et les époques et se nourrit de ce que la compétition automobile a connut de plus intense et passionnant.
Un bond vers le passé. Simultanément les fourties, fifties et sixties automobiles sortent de la poussière, des bibliothèques et des mémoires pour se matérialiser. Le passé tangible sur le circuit de Goodwood.
Accompagnées, soutenues, portées par un décorum fait de vêtements d’époque, de musiques instrumentales, d’avions anciens, de publicités historiques, les bolides héroïques faisaient bien plus que de la figuration. Bien plus qu’une sortie annuelle pour les pensionnaires de garages de retraite, ces grand-mères laquées de chrome s’affrontaient sur la piste. Conditions sèches ou humides, luttes homériques pour une course, une position, une seconde. La passion n’épargne jamais le poids des ans.
Ainsi, sous le prestigieux patronyme du parrain de cette édition, Dan Gurney, le Goodwood Revival 2012 mettait en avant quelques thèmes essentiels, immanquables en 2012. La Ferrari 250 GTO avait à nouveau droit à sa célébration en grande pompe. Soigneusement alignées dans des boxes, étalant toute leur majesté, où en glissade sur le circuit, criant leur voracité pour la vitesse, les 250 GTO démontraient à nouveau pourquoi elles véhiculent une telle aura, pourquoi leur cote populaire et financière est si élevée.
Au paradis des V8, Monsieur Carroll Shelby devait retrouver son sourire carnassier. Un sourire qui redessinait ses joues à mesure que les plus exceptionnelles, les plus légendaires et tonitruantes de ses productions s’affrontaient sur circuit. V8, side pipes, passages au stand, changements de pilote… Tout y était pour fêter comme il se doit le cinquantenaire de l’AC Cobra.
Autre élément d’importance : le retour des flèches d’argent en terres britanniques. Les Silver Arrows, rassemblées dans un paddock construit pour l’occasion, rappelant les grandes heures de Mercedes et Auto Union en compétition, en particulier le paddock du circuit de Bremgarten, lieu du Grand Prix de Suisse des années 30. Un rassemblement étrange, hétérogène mais épatant.
Cette édition du Goodwood Revival était relevée d’une manche nocturne. 90 minutes de course pour le Freddie March Trophy, afin de célébrer le 60ème anniversaire des Neuf Heures de Goodwood. Cette course verra la victoire impériale d’une Jaguar D Type, et ce malgré un pit-stop imprévu pour refixer ses luminaires.
Enfin, il y a tout le reste, tout ce dont nous ne pouvons vous parler, qu’évoquent nos photos et qui font la saveur de cet évènement. Aux côtés des défilé d’avions, de l’intense rouge à lèvres des beautés des sixties, des militaires, des improbables glissades de familiales « coursifiées », des fous qui viennent d’Allemagne en Alfa Romeo 8C 2300 Monza par la route pour courir, gagner et rentrer par le même chemin, il y a la passion qui à elle seule porte les efforts de conservation, les dépenses démesurées pour la restauration et la pugnacité des pilotes de renom tels que Ickx, Stewart, Moss, Mass Redman ou Oliver.
Douce folie…
Julien Libioul
V12 GT
L'émotion Automobile
Photos : Tim Scott, www.fluidimages.co.uk
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