Le Tour Auto 2011

C’en est AC

Le soleil de France, tantôt timoré, tantôt éclatant vient de finir de mettre en lumière le plus grandiloquent des musées du monde. Et pour ne rien gâcher, cette galerie des tôles et des moteurs s’est faite ambulante, sonore et belliqueuse.

Ac Cobra, noire, Caron, action face damier Ferrari 250 GTO, bleue, 3-4 ard Aston Martin DB2, grise, action face, campagne Aston Martin DB4 GT Zagato, noire, 3-4 avd Ligier JS2, bleu+blanc, action face, circuit Austin Healey 100-4, grise, action face brouillard campagne Chevrolet Corvette, rouge+blanc, jump, campagne Alpine A110, Ragnotti, action face campagne Ferrari 212 Export, rouge+noire, filé gch De Tomaso Pantera, rouge+noire, 3-4avd Action 3-4 avg Aston + 2 Ferrari Jaguar MK2, rouge, action, coucher de soleil Ford GT40, rouge, action face, village Ferrari 308 GTB, Pioneer, filé ville, profil drt Jaguar Type E, action, 3-4 avg, circuit Lancia Stratos blanc, filé drt Aston Martin DB4GT Zagato, rouge face Porsche 356, action 3-4 avd pénombre Porsche 906, blanche, stat, porte elytre, 3-4 avd Porsche 910, rouge+blanc, action campagne face Statique ferme 7 voitures Ferrari 250 GT Berlinetta blanche, stat, 3-4 avg Parc Villebois Fotorissima
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Rendue absolument somptueuse par un soleil omniprésent, la 20ème édition du Tour Auto a tenu ses promesses en réservant aux pilotes un plaisir intense et aux spectateurs des scènes d’une beauté artistique.

En quittant le Jardin des Tuileries à la fraîche, les concurrents se lançaient à l’assaut de la France, de ses monuments automobiles et patrimoniaux.

A l’Autodrome du Bugatti, se succédaient le vignoble de Langlois-Château. Le lendemain, entre Darnac et Objat, les Alpine, Ligier et autres GT40 affrontaient deux tracés routiers et le merveilleux circuit du Val de Vienne.

Lors de la troisième étape, à la sortie d’Objat, les V12, six à plat et autres V8 ont tambouriné de leurs bielles tout au long des 8 kms d’un verdoyant parcours sinueux, entrecoupé d’épingles. Ils atterrissaient alors sur les vibreurs du circuit de Haute Saintonge avant de s’en aller serpenter entre les sarments de Saint Emilion.

L’avant dernière étape quittait les fastes historiques de Bordeaux et emmenait les Gentlemen Drivers au travers de deux spéciales, l’une surprenante et délicate et l’autre, rapide mais prévisible, pour finalement jeter les pilotes, gladiateurs du 20ème siècle, dans l’arène du Paul Armagnac. Les valons de Pau-Arnos précédaient une dernière spéciale slalomant entre les arbres du Bois du Bager.

Au « petit jeu » de la vitesse, en catégorie VHC, c’est le monstrueux bolide noir, l’AC Cobra de Ludovic Caron qui s’impose pour la troisième fois, juste devant la frêle Lotus Elan de Jean-Pierre Lajournade, vainqueur en 2010. La troisième marche du podium revenait à une autre AC Cobra, celle de David Ferrer. Ces bestiales AC semblent affronter les routes et circuits de France avec une outrecuidante soif de conquête.

En catégorie G/H/I, c’en une Ligier JS2, la même que celle qui s’était imposée en 1974 entre les gants du virtuose Gérard Larrousse. Son pilote, Paul Knapfield a eu le doigté d’exploiter cette bête de circuit avec autant de brio sur la route, signant par là le Scratch de l’épreuve. A 38 secondes de cette machine à vaincre, le funambule du rallye, le toujours spectaculaire Jean Ragnotti, au volant d’une Alpine A110. Jean Ragnotti menait la vie dure à John of B, vainqueur au scratch en 2010 et troisième cette année sur Porsche 906.

La régularité de la superbe Porsche 356 Speedster de John Ruston en a impressionné plus d’un, à commencer par le couple Koening engagé sur AC ACE Bristol, devançant Jean-François Nicoulès d’une maigre pénalité de 20 secondes. Vous noterez que l’indice de performance est lui aussi enlevé par une Porsche 356, celle d’Yves Junnes.

Le succès de l’édition 2011 est imputable à la météo, au plateau exceptionnel, fêtant les plus oniriques des Zagato, à des passes d’armes de haut vol, ainsi qu’à un public présent en masse.

Présenté comme un musée roulant, le Tour Auto se défait de ce statisme poussiéreux à grands renforts de km/h, de gaz d’échappement et de crépitant déchet de gomme. Des musées comme ceux-là, on en a jamais AC.

Julien Libioul

V12 GT

L'émotion automobile

Photos CM Arte Vincent Martin



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