387 équipages ont ardemment suivi la flèche rouge la plus célèbre de l’histoire de la compétition automobile. Baignons-nous dans le décorum de l’Italie automobile, le temps d’un bref aller-retour Rome-Brescia.
Le temps qui passe n’éreinte guère la légende automobile. A nouveau l’héritage tout entier d’un sport automobile chéri avec passion glorifiait une fois de plus l’épreuve mythique des Mille Miglia.
Mille miles de sport et de vitesse sur les routes le plus somptueuses d’Europe. Le printemps de l’automobile y réveillait les papillons des carburateurs alors que les chenilles terminaient de sommeiller dans leurs pelotes, à l’ombre d’un bouton d’or. Des bolides anciens, parfois antiques courraient entre Rome et Brescia, entre Brescia et Rome, à la poursuite de l’époque héroïque et démentielle des Mille Miglia.
Sur les rubans de bitumes, tracés par la volupté de l’Italie rurale, les "grandes automobiles" revivaient leur histoire sportive, avec plus de faste, plus de cérémonial, certes, mais soutenues par toute la ferveur de l’Italie.
Car la nation tricolore marque une fois de plus les Mille Miglia. Si quelques allemandes et autres anglaises tentaient de s’attirer les regards du public, les spectateurs, une majorité de tifosis n’avaient d’yeux que pour elles, ces italiennes qu’ils ont construites, aimées, porté au nu durant des décennies.
Si les voitures perdurent, les pilotes manquent. Fort heureusement, des gens de goût, de passion et de déraison les font rouler et concourir. L’Argentine l’emporte cette année, grâce à la superbe de l’Alfa Romeo 6C 1500 GS de de Claudio Scalise. Le vaillant engin de 1933 dame les pions des BMW 328 Roadster MM et Aston Martin Le Mans de Cane’ et Morceri.
Un évènement rare et somptueux, moteur d’une dévotion prodigieuse en Italie, en Europe et ailleurs. Prendre part aux Mille Miglia revient à approcher la légende et à faire perdurer la mémoire. La vitesse pure, héroïque mais déraisonnable et futile des chemins cahoteux du siècle passé s’en est allée. Les Mille Miglia de l’ère moderne n’en restent pas moins l’exceptionnelle procession, l’épitaphe enjouée du sport automobile de ces déments qu’étaient nos aïeux.
Entre campagnes et villages agglutinés dans la roche, entre montagnes et plaines, entre 4 cylindres et V12, entre rugissements et freinages, les Mille Miglia survivent et séduisent… Qui oserait affirmer qu’il ne s’agit pas de la Corsa più bella del mondo ?
Julien Libioul
V12 GT
L'émotion Automobile
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