Il aura fallu trois éditions à Spa Classic, l’une des dernières créations de Peter Auto, pour s’imposer en tant que rendez-vous de référence sur la scène de la compétition pour automobiles anciennes en Europe. 2013 fut un cru assez inoubliable. Photos à l’appui, nous vous détaillons les secrets de la recette.
La recette de Spa Classic, c’est une organisation sans faille, ou presque. Une sélection drastique et érudite des plateaux, des véhicules et des attractions annexes qui peu à peu se met en place attise un pouvoir d’attraction au sein des foules.
Ainsi, outre le village automobila, copieusement garni et situé en plein cœur des paddocks, Peter auto ouvrait en 2013 la porte à la maison de ventes aux enchères Bonhams. Une première couronnée de succès dont nous vous reparlerons par ailleurs. Spa Classic 2013 offrait également une large place aux clubs, proposant des espaces réservés et la possibilité de parcourir, derrière le volant, quelques tours du fantastique tracé spadois. Et pour ceux qui aiment vivre la vitesse différemment, une rafraichissante course de caisses à savon dévalait le raidillon.
Le circuit spadois, son célèbre toboggan et le microclimat ardennais donnaient à nouveau vie à cet évènement. Entre les averses fortes, discontinues, frappant certaines portions du tracé tout en épargnant les autres, et ce soleil radieux intensifiant le spectacle chamarré des bolides, le week-end était marqué du sceau de l’inattendu.
Judicieusement, Peter Auto avait élargi l’épreuve à de nouveaux plateaux. Parmi ceux-ci, les groupes des Tourisme, particulièrement dans leur élément sur le circuit ardennais, mettaient en valeur l’héroïque épopée des 24 Heures de Francorchamps. Une première tentative, fructueuse, à vous faire frissonner l’épiderme.
C’est un nouveau pas que franchit Peter Auto. Après le Mans Classic, c’est à Spa de voir son bitume limé à la faveur de la lune. En bord de piste, accoudé aux murets refroidis par le déclin du soleil, le spectacle est envahissant. Plus que jamais, le vrombissement du V8 d’une Plymouth vous retourne les tripes, alors que les phares surpuissants d’une Ford Capri vous marquent la rétine.
Des images incroyables de bolides qui disparaissent dans un soleil orangé et fuyant, les hurlements à haut régimes qui fendent le silence de la pinède et ces voitures, ces bagnoles, qui se cabrent et piquent du nez, qui se tordent, sous-virent avant de s’engager dans de larges dérives. Mieux qu’un divertissement, un spectacle !
Aux côtés des béotiens de la voiture ancienne qui commentent péremptoirement le passage de quelques bolides, multipliant erreurs terminologiques et incohérences temporelles, de vieux briscards dont les yeux se remplissaient d’émotions nostalgiques. Eux ne vivaient pas l’automobile par l’intermédiaire d’une souris. Ils endossaient la salopette, parfois mineurs et ignares, mais motivés et avides de vivre la compétition automobile. C’était l’époque où Francorchamps était long de 14 km, c’était l’époque où la moitié du circuit se parcourait « soudé ».
Pour vivre Spa Classic, il faut s’y rendre ou plonger dans notre galerie photos, celle-là même qui donnera un grand coup de starter à votre imagination. Des surpuissantes Groupe C aux frêles mais véloces F2, vous y verrez un condensé de ce qu’il ne fallait pas manquer. Rendez-vous l’an prochain. Faites-vous honneur et offrez-vous ce déplacement tellement grisant et dépaysant !
Julien Libioul
V12 GT
L’émotion automobile
Photos : Quentin Champion
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