Une fantastique 20ème édition, 600 bolides, 1000 pilotes, des pneus, de l’essence, le vacarme des hauts-régimes, le tout au sein de la spectaculaire arène des Ardennes. Immanquable et jouissif !
Les Ardennes envahies pourraient faire craindre le pire, sauf lorsque les envahisseurs débarquent d’outre-manche et emmènent avec eux les plus exceptionnels et les plus belliqueux des bolides. Le terme bolide est choisi à bon escient. Loin des pièces de musée qui s’aventurent parfois entre deux vibreurs, les engins que nous avions sous les yeux manifestaient les glorieux stigmates de la course, pilotés avec ambition et voracité.
A titre d’illustration, dévisagez la Chevrolet Corvette blanche, impressionnante de démesure, hypertrophiée par les appendices aérodynamiques ! Plus vraiment belle, elle n’en était pas moins rapide et particulièrement intimidante.
Cette fois plus que jamais, attardez-vous sur notre galerie. Chacune des prises de vues, chacun des moments captés par notre as du téléobjectif recèle de subtils détails mettant en scène tout le tonnerre de la course. Entre la mustang qui hurle des flammes tel un dragon, entre les pneus qui se déforment sous le poids d’une Ford Falcon menée avec passion, entre les joues rougies et compressées par l’effort du pilote d’une F1, plusieurs décennies de courses se dessinent comme une 911 trace de jolies sinusoïdes sur la large et rapide piste belge.
Rôle titre de l’épreuve, les Six Hours ont généré bien des passions. Deux Ford GT40 se sont imposées au terme d’une course longue et intense, épargnée par la météo. Deux bolides de légende sur un circuit de légende. Pilotées par Leo Voyazides-Simon Hadfield et Shaun Lynn-Emanuele Pirro, elles devancent la Corvette de Campagne et Kalff, 39 secondes seulement devant la Jaguar Type E de Clark, Clark et McCaig. Les pilotes de prestige, Klaus Ludwig et Jurgen Barth on mené leur GT40 à l’arrivée, au sixième rang.
Le deuxième temps fort de ce meeting était incarné par la course des Grand Prix Masters. Cette série exceptionnelle regroupait non moins de 25 Formule 1 des années 60, 70 et 80. Performantes, rapides elles lacéraient tant les oreilles que les tripes des spectateurs carburant aux frites et à la bière. Sur la piste, la lutte était rude et prenait la forme d’un duel. Le britannique Simon Fish résistera aux assauts de Jean-Michel Martin au cours des deux manches. Martin, le Belge, ne cessera de cravacher sa Fittipaldi F8 et de mettre la pression à l’anglais. Pour preuve les écarts en fins de courses n’excéderont jamais la demi-seconde et ce, malgré la toupie réalisé par Martin lors de la manche du samedi.
Fantastique de bout en bout, quel que soit le plateau en action, cette 20ème édition des Spa Six Hours s’est à nouveau révélée époustouflante. Si la météo n’a que peu troublé les débats, les classics se sont déchainées, se sont affrontées avec verve et passion. Définitivement, la cuvette spadoise est le plus grandiloquent des théâtres, la plus pertinente des scènes pour mettre en valeur cet immortel spectacle.
Julien Libioul
V12 GT
L'émotion Automobile
Photos : Jacques Letihon
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