Chez Lotus: interview
Salon de Francfort 2011
Ce n’est pas parce que Lotus a déjà dévoilé son futur à moyen terme, c’était au Mondial de l’Auto l’an dernier, que les modèles actuels sont laissés à leur sort. Loin de là même, puisqu’entre les Premières des Lotus Evora GTE et Exige S, Guillaume Chabin, le directeur des ventes, nous exprime toute l’ambition de la marque.
V12-GT : comment se porte Lotus aujourd’hui ?
Guillaume Chabin : Très bien ! Nous vendons environ 2.500 voitures par an, principalement en Europe et sur les marchés anglo-saxons, notamment les Etats-Unis où nous avons une image, une culture très forte. Puis il y a aussi le Japon, où l’Elise a reçu le meilleur accueil de tous les temps et où l’exige a été acclamée également. Donc tout va bien.
V12-GT : vous allez bientôt être distribué en Chine également je pense…
G.C. : Tout à fait. Nous avons trouvé notre distributeur sur place et avons hâte de faire partager notre passion aux automobilistes passionnés chinois. Nous commençons avec une concession à Pékin puis quatre autres sont prévues d’ici la fin du premier semestre 2012.
V12-GT : vous pensez que le marché local est prêt ?
G.C. : Oui, bien sûr. Car même si nos prévisions ne sont que de quelques centaines annuellement, il y a une vraie population d’amateurs de voitures d’exception là-bas et c’est un marché encore inexploré pour nous. D’ailleurs, nous travaillons actuellement au programme T125, qui est une voiture qui sera proche d’une F1 et vendue en Chine.
V12-GT : ce sera suffisant pour compenser l’arrêt de diffusion des Elise et Exige aux USA faute de conformité aux nouvelles normes ?
G.C. : En partie. Mais nous allons renforcer notre présence sur place par d’autres biais, et notamment nos activités en piste. Nous développons actuellement une Exige S Cup, destinée uniquement à un usage sur piste et réservée exclusivement au marché américain.
En plus nous venons d’introduire l’Evora automatique qui devrait nous assurer de belles ventes sur ce marché, historiquement très friand de ce type de transmission.
V12-GT : et si l’on évoque le futur de Lotus ?
G.C. : Vous en avez eu un aperçu au dernier Salon de Paris, en 2010, avec un aperçu de l’entièreté de notre gamme à l’horizon 2015-2017. Les travaux suivent leur cours dans le respect des délais établis puisque le 18 aout, nous avons fait tourner pour la première fois le tout nouveau V8 «maison» qui équipera l’Esprit en 2013.
Mais nous n’avons pas voulu reparler de ça ici, à Francfort, car nous voulions renforcer le message que ce n’est pas parce que le futur est déjà en marche que nous arrêtons de développer nos modèles actuels. On vient de lancer l’Evora S et l’Evora automatique et, pour le Model Year 2012, avons retravaillé les points ayant fait l’objet de critiques. Le modèle affiche toujours un beau potentiel.
Quant à l’Evora GTE, ce sera plus qu’un concept car les premiers échos ont été particulièrement positifs et nous essayons donc d’obtenir une homologation européenne.
V12-GT : on n’imagine donc plus de partenariat avec d’autres marques comme à l’époque de la Lotus Omega ?
G.C. : Il faut bien faire la distinction entre Lotus Engineering et Lotus Cars. Evidemment, Lotus Engineering continue à développer des solutions techniques en coopération avec d’autres marques mais pour ce qui est de Lotus Cars, ce seront effectivement des voitures spécifiques.
V12-GT : même en Chine justement, où il existe Lotus-Youngman ?
G.C. : Oui effectivement, c’est dans le cadre d’un accord avec Proton, maison-mère de Lotus que Youngman utilise notre nom. Mais nous essayons qu’il n’y ait pas d’amalgame entre les deux. Nous disposons d’un réseau spécifique et exclusif et nos voitures n’ont absolument rien en commun (Youngman produit des citadines NDLR). L’Evora GTE est, je pense, le meilleur exemple de notre différenciation !
V12-GT : dans la prochaine gamme, l’Elise prendra du galon. Peut-on dès lors imaginer une future Lotus plus petite pour prendre sa place «de facto» ?
G.C. : Oui l’Elise grandira, mais c’est justement tout le challenge de garder l’esprit du modèle actuel même si, avec toutes les normes, il n’est plus possible de conserver les mêmes caractéristiques. Mais puisque nous sommes à Francfort, laissez-vous surprendre, comme disent les allemands.
Mais c’est vrai que pourquoi ne pas imaginer une plus petite Lotus dans le futur, même si nous avons déjà beaucoup de travail pour l’instant !
V12-GT : enfin, une dernière question, un SUV Lotus, ce n’est pas pour demain ?
G.C. : On n’y travaille pas en tout cas !
Voilà qui devrait rassurer quelques-uns de nos lecteurs !
Propos recueillis par Nicolas Morlet
V12-GT.com
L’émotion automobile
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