Si nous sommes bientôt au printemps, c’est sous quelques flocons de neige que s’est ouvert le Salon de Genève. Comme à l’accoutumée, le rendez-vous helvétique est le théâtre d’une véritable avalanche de nouveautés venues des quatre coins du monde prendre leur premier bain de foule.
A cette 80ème édition de la Grand Messe genevoise, une couleur se détachait particulièrement : le vert. Pas tellement sur les carrosseries, même si Ferrari et Lamborghini avaient choisi cette teinte pour leurs Hy-Kers Concept et LP670-4 Superleggera, mais surtout au niveau des motorisations et des modes de propulsions, en pleine mutation.
Chez «nos» constructeurs de GT, la grande tendance, c’est l’hybride. Pour s’en convaincre, il suffit d’aller jeter un œil du côté de Ferrari justement, dont le concept cité ci-dessus est capable de rouler par la force du seul moteur électrique pendant quelques kilomètres, chez Audi, qui dévoile son nouveau vaisseau amiral, l’A8, en version essence/électricité, chez BMW, qui applique la même recette à sa Série 5 ActiveHybrid, toujours à l’état de concept mais dont la mise en production ne saurait tarder, ou encore chez Lotus avec son Evora 414E Hybrid, véhicule électrique à autonomie étendue.
Porsche suit la même tendance en présentant non pas un, non pas deux, mais bien trois modèles hybrides : les 911 GT3R, l’hybride de course, le nouveau Cayenne S Hybrid, le SUV «politiquement correct» et le concept 918 Spyder, sans doute l’hybride la plus désirable de ce Salon, avec ses 718 chevaux !
Toujours dans cette mouvance «verte», d’autres avaient pris un chemin différent. C’est le cas de Bentley, dont le W12 de 630 chevaux de la Continental Supersports Cabrio dévoilée en avant première est capable, à l’instar du reste de la gamme, de rouler au Bioéthanol.
Oh mais rassurez-vous, malgré l’abondance de véhicules «écologiquement acceptables», le Salon de Genève est loin de faire dans la morosité, et, comme de coutume, les constructeurs ont mis les petits plats dans les grands pour offrir des émotions fortes aux visiteurs, qu’ils soient acheteurs ou simples badauds. C’est ainsi qu’on trouve une Lamborghini Gallardo LP 570-4 Superleggera, dont le bloc V10 a été poussé à 570 chevaux quand le poids a, lui, été réduit de 70 kilos.
A l’autre bout du Salon trônait une certaine Porsche 911 Turbo S, version haut de gamme «full options» de la Turbo, délivrant 30 chevaux de plus. Entre les deux, c’était l’Audi RS5, dévoilée en Première Mondiale, qui tenait la vedette. Il faut dire qu’avec son V8 4.2l de 450 chevaux, la RS5 pourrait venir méchamment taquiner une certaine BMW M3.
Enfin, au rayon restylage, c’était bien entendu vers l’iconique Lotus Elise, qui perd ses doubles optiques avant pour la première fois depuis son apparition en 1996, que se tournent tous les regards.
Les séries spéciales ne manquent pas non plus, notamment chez Aston Martin, où le Dr Ulrich Bez commémore ses 10 ans passés à la tête du constructeur britannique par une Edition Spéciale «UB-2010» de la DBS, limitée à 40 exemplaires. Tant qu’on en est aux commémorations, passons directement chez Maserati, où les 57 récompenses obtenues par la Quattroporte depuis son lancement font l’objet d’une série spéciale de l’auto baptisée Awards Edition.
Chez Jaguar, c'est l’Edition Spéciale de la XKR qui tient la vedette, avec sa présentation agressive et, surtout, sa vitesse de pointe portée à 280km/h.
Plus exclusives encore que les séries spéciales, certaines voitures présentes à Genève étaient tout simplement des exemplaires uniques. La Pagani Zonda Tricolore, créée pour rendre hommage à l’équipe de pilotes acrobatiques de l’armée italienne, est de celles là, tout comme les versions Dark Blue et Ebony Black de la Bugatti Veyron GrandSport qui profitent d’une carrosserie entièrement ou partiellement réalisée en fibre de carbone. Toutes trois étaient malheureusement déjà vendues.
Sans doute moins excitantes, mais néanmoins présentes, la Lotus Evora Carbon, exemplaire unique à l’état de concept équipé d’un pavillon et d’un diffuseur arrière réalisés en fibre de carbone, ou encore le Tesla Roadster Tag Heuer, Série Spéciale réalisée en collaboration avec l’horloger suisse et dont le tableau de bord est prévu pour accueillir sa dernière création qui sera dévoilée en fin de mois.
Enfin, si vous faites le déplacement et qu’il vous reste un peu de temps, n’hésitez pas à aller flâner du côté du stand Gumpert, qui présente son Apollo S, d’IDEA, qui dévoile une grande berline pleine de charme dont l’architecture est prévue pour accueillir un bloc hybride V8 en traction ou en propulsion, au choix, ou du «régional de l’étape, Sbarro, où vous pourrez admirer le concept complètement déjanté (comme toujours) Autobau.
Ne manquez pas non plus la Bentley Flying Star, break de chasse réalisé par la Carrozzeria Touring Superleggera à la demande expresse d’un de ses clients, la Koenigsegg Agera, nouveau dérivé de la CCXR, ou encore l’étonnante Bufori Geneva, grande berline luxueuse aux lignes néo-rétro, ayant même quelques faux airs de Morgan Aero 8, qui est elle, présente, sous sa forme Aero SuperSports.
Vous le voyez, cette année encore, le Salon de Genève reste fidèle à sa réputation de plus important salon automobile européen. Le déplacement en terrain helvète vaut donc certainement la peine, ne serait-ce que pour s’imprégner de l’ambiance toute particulière qui règne toujours sur ce Salon.
Nicolas Morlet
V12 GT
L’émotion automobile
Photos: Nicolas Jeannier
Outre les allées du Salon de Genève, la plupart de ces GT se retrouvent également dans notre galerie vidéo. Vous retrouverez par exemple les Porsche 918 Spyder, 911 Turbo S ou Cayenne S Hybrid, l'Audi A8, la Koenigsegg Agera Concept ou encore la Bentley Continental Supersports cabriolet.
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