Rencontre hors du commun avec l’histoire de BMW, avec l'automobile sublimée. Produite à 252 exemplaires la BMW 507 V8 est rarissime. Le temps d’un rendez-vous arrangé nous en avons admiré, effleuré, inhalé deux d’entre elles…
En 1954, l’américain Max Hoffman, en importateur avisé et influent, souffle aux oreilles de BMW qu’il serait peut-être opportun pour la marque de concevoir un roadster digne de ce nom.
Un engin qui trouverait sa place entre la très performante et coûteuse 300SL de Mercedes et une production anglaise aussi roturière que sous-motorisée.
A cette époque, BMW, tout comme l’Allemagne, panse peu à peu les plaies du dernier conflit mondial et voit l’opportunité de faire pleuvoir les dollars en séduisant l’élite américaine.
BMW assigne à l’ingénieur Frietz Fiedler la conception mécanique de ce nouveau roadster, avec pour cahier des charges l’utilisation d’un maximum de composants déjà en production.
La plastique de ce véhicule revêtant une importance capitale, BMW se penche sur les esquisses de Ernst Loof, mais rejette aussi vite des volumes fades et biscornus. Hoffman revient à la charge et suggère le nom d’un Allemand, immigré aux Etats-Unis, le Comte Albrecht von Goertz.
Entre-temps, Frietz Fiedler fait bonne pioche dans le stock mécanique de la berline 502, raccourcit le châssis mais conserve le V8. Le Compte Goertz va au bout de sa besogne, signe l’une des plus belles lignes qui soit et enchante la Kommandantur de BMW. Un roadster est né, la BMW 507.
Malheureusement, le chef d’œuvre du Comte Goertz doit être façonné à la main à partir de feuilles d’aluminium. Les couts de production explosent si bien que la 507 est aussi chère à produire que la 300 SL de Mercedes !
En Allemagne, la 507 est vendue 29.950 Deutschemarks, alors qu’une 300 SL Roadster, plus puissante, dépassait à peine 32.500 Deutschemarks ! Malgré ce tarif pharaonique, chaque exemplaire produit par BMW est vendu à perte. Hoffman escomptait écouler 5000 exemplaires de la 507 sur le territoire américain. En 1959, après deux prototypes, 252 exemplaires et trois années de production, la 507 est retirée du catalogue, laissant BMW presqu’exsangue.
Estimée de célébrités comme Hans Stuck, Jean Marais et John Surtees qui reçut une 507 des mains du Comte Agusta pour sa victoire au Championnat du Monde 500c 1956. Surtees, dont on dit qu’il est toujours en possession de sa 507, collaborera avec BMW pour développer un kit de freins à disques pour le roadster. Le King en personne, fit l’acquisition d’une 507 alors qu’il était caserné en Allemagne durant son service militaire. Rapatriée aux States, la 507 fut équipée d’un V8 US, avant qu’Elvis n’offre cette merveille dépareillée à la merveilleusement appareillée Ursula Andress !
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