Quoi de plus naturel pour un horloger de prestige que de s’associer à la plus belle course du monde ?
En 1963, un couple allemand, Karin et Karl Scheufele, dirigent une entreprise familiale de montres-bijoux et prennent la décision d’acquérir une enseigne suisse de tradition, capable de l’artisanat le plus fin.
C’était la naissance de Chopard, telle que nous la connaissons aujourd’hui, véritable maître horloger genevois sur le marché mondial. Les époux Scheufele initient précocement leur progéniture, Caroline et Karl-Friedrich, à la tenue d’une entreprise florissante.
A la fin des années 80, Karl-Friedrich, devenu, tout comme sa sœur, co-président de l’entreprise familiale, se rend aux Mille Miglia. Passionné d’automobile ancienne, il assiste au spectacle en touriste. Enthousiasmé par l’évènement, il conclut un partenariat avec l’organisateur dès 1988, avant de prendre son premier départ de l’épreuve en 1989.
Depuis lors, chacun des concurrents reçoit une Chopard, le modèle Mille Miglia, spécialement créé pour célébrer ce partenariat. Finement ouvragé, ce boitier arbore la fameuse Freccia Rossa, la flèche rouge, évoque les couleurs et la typographie propre à l’épreuve.
Limité à 2011 exemplaire, ce chronographe est disponible en acier ou en or rose, sur fond noir bouchonné, toujours agrémenté de son bracelet en caoutchouc naturel, imitant le célèbre dessin du pneu Dunlop Racing né dans les années 60. Une pièce de mécanique aussi superbe qu’exclusive, dont le raffinement délicat met en valeur chacun des détails respirant roues, tachymètres et temps au tour.
Heures, minutes, secondes, dixièmes et même centièmes sont indissociables de l’univers de la compétition. Le temps est le rival le plus intemporel, le plus impartial, suscitant autant de dévotion que de déceptions. Son incarnation matérielle revêt pour les esthètes une importance capitale. Songez aux montres et chronos numériques qui ont fleuri à la fin du siècle passé, incarnant l'émectronique naissante. L'horreur, l'erreur, des chiffres rouges ou verts sur fond noir.
Car qu’y a-t-il de plus esthétique que deux chronos patinés, alignés sur un tableau de bord ou un panneau de chronométrage, distribuant dans l’espace, avec constance et tic-tacs les secondes qu’un pilote cherche à rallonger ?
En conoisseur avisé, en esthète reconnu, passionné d’automobiles de collection, Karl-Friedrich Scheufele a perçu ce lien entre l’essence du sport automobile et l’objet incarnant l’irrémédiable écoulement du temps. Il a su saisir l’amour des amateurs de la course automobile pour la tradition, pour les mécaniques nobles, qui n’ont d’autres impératifs que l’esthétique du détail et le fonctionnement parfait, les performances de leurs composants.
Des valeurs que l’horlogerie haut de gamme et la voiture ancienne partagent intensément. Pour preuve, Karl-Friedrich Scheufele a pris part aux Mille Miglia au volant de bolides aussi remarquables qu’une Mercedes 300 SL ou encore une Porsche 550 Spyder, secondé par un équipier de marque, le grand Jacky Ickx.
Alors oui, ce partenariat tombe sous le sens et Chopard reconduit fidèlement son association aux Mille Miglia. De Brescia à Rome et retour, le temps portera le nom de Chopard et filera au rythme des V12, bien guidé par Karl-Friedrich Scheufele, maître horloger, qui bouclera le parcours au volant d’une très jolie Ferrari 750 Monza de 1954. Un artisan de talent qui a décidément un intemporel goût des belles choses…
Julien Libioul
V12 GT
L'émotion Automobile
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