Le Mans Classic 2012, une édition hors du commun à bien des égards. La météo, le spectacle, le public. Tout y était particulier. Les saveurs étaient bien là, nombreuses, inconstantes et hétérogènes.
Premier ingrédient de ce Mans Classic, le plus prononcé, le plus dominateur, immergeant circuit et paddock : la météo. Revêche, rebelle, elle noyait les Hunaudières à la faveur d’une violente bourrasque et récompensait le public des tribunes d’un soleil intense et radieux. Plus tard, alors qu’une Aston Martin DB6 se mirait discrètement dans la grande mare des paddocks, la Porsche Martini la côtoyant traversait la foule en lacérant les volutes de vapeur d’eau s’extirpant du bitume.
A défaut d’être agréable, à défaut de sublimer l'automobile, cette météo ajoutait piment et spectacle aux compétitions et décuplait le pouvoir d’intimidation de certaines machines.
L’édition 2012 nous marquait à nouveau, par sa variété, par l’exclusivité des bolides mis en course par des pilotes passionnés et avides de vitesse. En plus de l’immensité de l’espace club, en plus des hurluberlus arborant des costumes tous plus originaux, tous plus loufoques, quelques évènements frapaient les esprits.
Cette 10ème édition du Mans Classic répétait la tradition du départ « Type Le Mans ». Tous les pilotes, face à leurs machines portes ouvertes, démarreur aux aguets, attendent impatiemment le tombé du drapeau pour franchir en courant cette ligne droite et se jeter au travers de l’arceau de leurs montures. Le silence est rompu par les moteurs. Tous se ruent sur la piste avec l’espoir de se tirer avantageusement de l’embouteillage le plus rapide du monde.
Le Mans Classic 2012 était une édition exceptionnelle du simple fait d’avoir accueilli le GTO Tour. Pour fêter leur cinquantième anniversaire, près de la moitié des 39 Ferrari 250 GTO produites s’étaient rassemblées pour une tournée d’honneur ayant pour point culminant quelques tours du circuit du Mans. Cet évènement unique offrait au public le privilège de la passion auto. Ce n’est pas demain que l’on reverra un tel parterre de 250, une telle manne de dollars filer à plus de 200 km/h.
Le paddock, les expositions BMW, Porsche, Renault attiraient les regards, tout comme la rétrospective Panhard, exceptionnelle par la variété des modèles présentés mais tellement décevante par sa scénographie. Bien au contraire de l’exposition installée à proximité de l'entrée du circuit, mettant en valeur Matra, Simca, Alpine, Nissan et bien d'autres engins inédits.
Entre les pilotes de renom, entre les centaines de bolides des clubs Porsche, Lotus et Renault, l’amateur d’automobile avait de quoi trouver son bonheur. Malheureusement, la météo changeante, encore elle, retirait au Mans Classic un peu de son ambiance. Les élégantes dames ne sortaient guère, l’odeur de frites était scotchée au sol par la pluie et, bière et champagne, paraissaient toujours trop humides, toujours trop liquides.
Il faudra donc attendre 2014 pour jouir à nouveau de ce grand spectacle. Nous avons désormais passé commande d’une météo printanière, douce et ensoleillée. Il ne vous restera qu’à y emmener votre ferveur et vos GT.
Julien Libioul
V12 GT
L'émotion Automobile
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