Le lendemain, bien remis du dîner arrosé de whisky servi chez Macallan, il est temps de prendre la place du chauffeur. L’atmosphère y est unique, avec un luxe comparable à celui d’une Rolls-Royce mais aussi un vrai compte-tours, un petit volant que l’on prend plaisir à agripper, et même des palettes au volant pour commander la toute nouvelle boîte automatique 8 rapports. Visiblement, le conducteur n’a pas été oublié ! Ouf : Bentley n’a donc pas gagné six fois les 24 Heures du Mans et baptisé son nouveau porte-drapeau du nom d’un des virages de la piste sarthoise pour rien ! Bien sûr, avec ses plus de deux tonnes et demi à vide, n’attendez pas de la Mulsanne qu’elle se comporte comme une Audi A8 mais son comportement est bien plus dynamique que celui d’une Rolls. Il y a même moyen de durcir la suspension pour encore plus de sportivité mais la plus grande des Bentley perd alors de sa superbe et malmène un peu ses passagers. Nous préférons le mode baptisé «Bentley», intermédiaire, la position «Comfort» étant quant à elle trop souple à notre goût. Pourquoi se compliquer la vie quand le réglage de base est tout simplement parfait !? Sur ces routes écossaises, le mode «Bentley» réussit la gageure d’offrir un confort irréprochable et un bon retour d’informations au conducteur.

L’ensemble moteur/boîte atteint le même niveau de perfection. Pour son haut de gamme, Bentley est resté fidèle au V8 de 6.750cc mais en le repensant de A à Z. Résultat : une puissance honorable de 512 chevaux mais surtout un couple de 1020 Nm disponible dès 1.750 tr/min. Une valeur absolument exceptionnelle, qui rend la conduite de la Mulsanne unique en son genre. Vous disposez en effet en permanence d’une réserve plus que confortable et vous êtes collé au siège si vous enfoncez vigoureusement la pédale de droite, d’autant que la boîte réagit très vite elle aussi. Même pas de quoi troubler la conversation car le silence à bord règne toujours en maître… sauf lorsque vous montez le son de l’incroyable chaîne hi-fi Naim, autre marque anglaise de prestige ! Reste à choisir entre une centaine de couleurs extérieures et entre 24 teintes de cuir, ainsi qu’à déterminer le bois précieux de vos rêves…

On ne peut donc que se réjouir du divorce survenu entre Rolls et Bentley : dorénavant, l’Automobile compte deux Everest possédant chacun son propre caractère !

Stéphane Lemeret

V12 GT

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