La 650S reçoit des réglages électriques de la colonne de direction et des sièges qui permettent de se trouver une position de conduite plus normale, moins typiquement course que sur la 12C. A faible allure, on a toujours l'impression de rouler sur le coussin le plus rapide du monde ! Et en mode plus rapide non plus, jamais cette McLaren ne fait sa vilaine bête de course prête à vous fracturer le bassin !

La réactivité du moteur semble quant à elle plus directe que dans une 12C. Admirable aussi la façon dont la boîte comprend mes intentions en mode auto : elle semble lire dans mes pensées ! Mais pour le fun, je la place tout de même en manuel, ce qui permet de constater la vitesse fulgurante à laquelle elle obéit aux ordres. Et je confirme : la mise en sommeil des cylindres lors de ces (très brefs) passages de rapports donne plus de théâtralité au son du moteur lorsque le rapport suivant est engagé. C'est la fête !

La confiance déjà grande augmente encore, le rythme de conduite est enfin digne de la voiture et là, c'est la révélation. Pour la première fois de ma vie je crois, j'ai réellement ressenti l'effet de l'appui aérodynamique. En virage, en ligne droite sur un revêtement bosselé, partout on se sent littéralement assisté par cette force qui pousse la voiture vers le bas. Le conducteur sait mieux encore comment placer ses roues, comment freiner et accélérer. Le freinage, parlons-en… McLaren a vraiment fait un boulot phénoménal, peut-être la pièce maîtresse de la voiture !

C'est sur le circuit Ascari, près de Malaga, que j’ai réellement exploré les limites de la 650S. Précision et confiance sont au rendez-vous. Bien sûr, parfois, on se loupe : mauvaise trajectoire, mauvais timing… Dans la plupart des voitures de cette trempe, la sanction tombe : tête à queue, sortie de piste ou, au mieux, un vilain coup à l'ego. Mais avec la 650S, la perte d'équilibre n'est jamais fatale, à moins de ne prêter aucune attention à ce que communique la voiture. Elle est prévenante et super intuitive. Presque didactique pour le non-expert. Et super joueuse quand c'est un pilote professionnel qui l'emmène pour un tour digne de ce nom !

Laurent Zilli

V12 GT

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