La meilleure surprise de cet essai concerne le son du moteur. Certains pilotes ayant essayé la voiture avant sa commercialisation lui reprochaient sa timidité.
Il faut croire que McLaren les a écoutés car en mode «Track», le son est désormais fabuleux.
Tellement fort à hauts régimes qu’il devient quasiment impossible de dialoguer dans l’habitacle. Violent et très excitant !
Le volant, magnifiquement dessiné, donne vite confiance. Quel tranchant ! La direction est d’une précision diabolique, le sous-virage est quasiment absent et c’est plutôt l’arrière qui a tendance à se faire léger dans les courbes rapides.
En fait, j’ai oublié de régler un «détail» : il fallait pousser sur le bouton «Aero», pour sortir l’aileron arrière de son logement, afin d’augmenter l’appui aérodynamique. La différence est sensible : le train avant conserve son côté incisif mais l’arrière se montre beaucoup plus stable, permettant de gagner de précieux km/h dans les courbes rapides.
Dans cette configuration, la McLaren frise la perfection. L’ESP, encore légèrement actif même en mode Track, ne vous fait pas perdre de temps. Au contraire, il gère parfaitement vos éventuels excès d’optimisme, en vous maintenant à peu près dans le droit chemin sans vraiment vous freiner dans votre élan.
Mais le plus impressionnant dans ce concert, c’est l’absence de prise de roulis. On en oublie même que l’on roule dans un modèle de route. Du coup on freine parfois trop tard, malgré le fait que l’aileron se braque à la verticale lorsqu’on appuie fort sur la pédale de gauche ! Le circuit étant encore légèrement humide par endroits, l’ABS a en effet du mal à gérer les différences d’adhérence et se déclenche un peu tôt à mon goût. Entendons-nous : le freinage est exceptionnel. Il n’est juste pas à la hauteur de celui d’une machine de course. Logique !
Sur route, en mode Normal, le moteur se fait (heureusement) plus discret. A vitesse stabilisée, il se fait même oublier. Quant au confort, il surprend vraiment après cette séance de circuit. Décidément, les suspensions adaptatives font des miracles !
Mais si le confort est au rendez-vous, l’ESP, lui, a visiblement oublié qu’il avait un rôle sécuritaire à jouer. Lors d’une remise de gaz un peu optimiste en sortie de virage, la voiture se met à l’équerre et l’électronique me laisse me débrouiller tout seul ! A sa décharge, il est vrai que le moteur pousse vraiment fort à tous les régimes… mais ce n’est pas une raison : pas la peine de tenter ainsi le diable sur route ouverte !
Stéphane Lémeret
V12 GT
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