C.R. Ghislain Balemboy
« Broaa, broaa, broaa... » Quelques coups de gaz suffisent à annoncer la couleur. Avec un V8 biturbo de 4,8 litres développant 500 chevaux, libérant un couple de 700 Nm dès 2250 tours et s’associant à une boîte PDK à double embrayage, la Panamera Turbo ne laisse planer aucun doute : elle va affoler son chronomètre trônant au sommet de sa planche de bord et ne va point trahir les chiffres avancés par Porsche. Le 0 à 100 km/h en 4,2 secondes et la vitesse de pointe de 303 km/h semblent donc réalistes. Il ne reste qu’à prendre le volant de cette berline de 1970 kg pour s’en rendre compte...
Son poids et son gabarit s'estompent dès les premiers kilomètres. Au volant de la Panamera, une impression de déjà-vu titille l’esprit : celle d’être aux commandes d’une 911, mais en nettement plus filtrée. Son agilité est étonnante. La Turbo la doit à sa direction légère et relativement communicative, à sa transmission intégrale intelligente répartissant au mieux le couple et à sa suspension pilotée faisant oublier les imperfections du réseau routier certes, mais aussi à son V8 se révélant aussi velouté que puissant. Si en écrasant la pédale de droite l’effet catapulte est garanti d’origine, la Panamera peut tout aussi bien se la jouer grande routière dévoreuse de bitume.
A cet exercice, la stabilité hors pair de cette Porsche laisse sans voix. On s’amuse dès lors à enchaîner les courbes et les tronçons rectilignes à vitesse grand V tout en discutant tranquillement avec ses passagers ; les bruits étant magnifiquement filtrés. Et ce, au grand dam des oreilles adorant les envolées de V8 suralimenté ! Sur le réseau secondaire, si les occupants bénissent le maintien latéral de leur baquet respectif, ils apprécient aussi la réactivité de la boîte PDK quelque soit le mode choisi, les réactions progressives de la Panamera une fois chahutée et surtout les décélérations extrêmement puissantes assurées par les freins carbone/céramique. Arrivé à destination, on ne sait plus très bien qu'en penser, tant cette Porsche transcende les catégories, mariant les performances d'une 911 à la surface au sol d'un Cayenne. Une chose est sûre : la griffe de Stuttgart est bien présente !
Laurent Norro
V12 GT
L'émotion automobile
Photographe : Ghislain Balemboy