C.R. Ghislain Balemboy
Son exclusivité, elle la doit à sa ligne. Audacieuse, agressive et un rien voyante, elle lui évite l’anonymat. Si ses mensurations la rendent bestiale à souhait et si sa faible hauteur (1,1 m) évoque d’illustres sportives du siècle passé, ce sont ses détails stylistiques s’inspirant de l’aéronautique qui feront chavirer l'amateur. Face avant de chasseur dernier cri, capot arrière dotées de persiennes, ouïes de refroidissement latérales en forme de réacteur ou encore jantes en pale d’hélice en sont les exemples les plus marquants. Chaque élément de cette carrosserie est de plus une ode au design. Et seules, les mauvaises langues diront que l’obsession du détail côtoie une certaine extravagance.
En appuyant sur le bouton situé au dos du rétroviseur, la porte à ouverture en élytre s’élève et invite à découvrir un habitacle sciemment confiné. Le cockpit baigne dans un mélange subtil et harmonieux de cuir à damiers et d’aluminium bouchonné. Avec ses contacteurs à loquets, le tableau de bord renvoie à une époque révolue tandis que le volant évoquant une barre de navire et l’articulation de boîte apparente contribuent au sentiment d’unicité de l’engin. Les sièges en cuir pleine fleur, quant à eux, se révèlent extrêmement confortables, maintiennent de manière efficace et donnent envie de rester le plus longtemps possible dans cet habitacle chaleureux. Si le savoir-faire artisanal frôle la perfection, on regrette l’absence d’un système multimédia et le graphisme peu lisible des différents instruments de bord. Mais bon...
Avant d’enfiler les kilomètres, il ne nous reste plus qu’à ôter la capote à fixation manuelle et à la ranger dans le coffre avec les montants du pare-brise et des vitres latérales. L’opération ne prend que quelques minutes, mais doit se révéler contraignante en cas de météo capricieuse. Découverte, la Spyker nous semble encore plus vintage. Un sentiment renforcé par l’absence d’encadrement du pare-brise certes, mais aussi par ses vitres latérales scindées en deux parties ! Il n’y a plus qu’à voir si ces choix esthétiques supporteront les prestations dynamiques.