L’ouverture de la porte laisse entrevoir l’habitacle dépouillé et du carbone jauni par le temps.
Une fois harnaché au siège baquet grâce au harnais à quatre points, il est impossible de bouger.
Il ne faudra pas non plus compter sur les rétroviseurs : la vision du central est obturée par le capot moteur en polycarbonate, et celle des rétroviseurs extérieurs ne fait que nous montrer la ligne généreuse de l’auto sublimée par l’immense aileron.
Le réveil du moteur fait trembler toute l’auto, le ralenti est très bruyant. N’espérez pas discuter avec votre passager.
Le premier (des nombreux) challenge qui attend celui qui souhaite dompter la F40 est l’embrayage. Il faut y mettre beaucoup de force, surtout avec celui-ci qui a été conçu spécialement pour la compétition. Après avoir passé la première il faut parvenir à partir sans caler. La tâche n’est pas aisée : la F40 veut immédiatement être libérée. Le cheval fougueux montre qu’il n’a pas de maitre. Toutefois le plaisir est immédiat, la F40 est riche en sensations. Petit détail qui ne manquera de marquer les passionnés de Ferrari : le « clic » provoqué par le levier de vitesse lorsqu’il vient heurter la grille métallique à chaque passage de rapports.
Après quelques mètres à allure modérée le pied droit qui se retient depuis longtemps finit par écraser la pédale de droite. Le V8 vous assène un coup dans les reins, blottit vos yeux au fond de vos orbites et met à mal vos bras qui peinent à tenir le bolide.