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Un vrai bolide !

Arnolt-Bristol Bolide gris Bruxelles face arrière travelling 2

C.R. Ghislain Balemboy

Contact, le démarreur grogne, le six en ligne Bristol s’éveille. Il émet un bourdonnement sourd, qui fait penser à… un avion, bien sûr ! Première, je démarre sur un filet de gaz, sans le moindre hoquet ou à-coup. Seconde, puis troisième, la boîte est un régal, les vitesses passent sans difficulté. A cette allure, l’air est à peine dévié par pare-brise en plexi, l’impression de vitesse est réelle. La mécanique est chaude, j’accélère a fond. Dans un grondement d’avion de chasse, mon Bolide s’élance ! Je suis surpris par sa vivacité, d’autant que le moteur n’en fini pas de prendre des tours, ce qui est étonnant pour une mécanique qui avait déjà vingt ans dans les années cinquante. Le bruit fait très Jaguar, avec une pointe d’aigus en plus.

Je passe la quatrième, quatre mille trois cent tours. Je double quelques modernes sur le couple, sans forcer. Le vent me fouette le visage, je regrette d’avoir laissé mes lunettes au garage ! Heureusement, il n’y a pas de moustiques à cette saison. J'accélère encore. Les bruits d'air couvrent ceux de l'échappement. La direction s'allège, mon bolide reste stable, mais cherche un peu sa route. Je dois avoir atteind les 100 MPH au moins! Je jette un coup d'oeil au compteur Smith: ah, 75 MPH seulement... Pourtant... j'avais l'impression de marcher très fort. Tant mieux pour mon permis.

Un rond-point se profile à l’horizon, je rétrograde un peu vite, le synchro craque. Je recommence, en m’appliquant cette fois, sans oublier de donner un petit coup de gaz. Ca passe. Ah, j’allais oublier de freiner : je me jette sur la pédale, l’auto ralenti énergiquement et bien en ligne. J’inscris l’avant dans la courbe : elle vire naturellement, la direction étant légère et sans trop de jeu. Je redresse, j’accélère doucement en sortie du rond-point.

Tout cela est très facile, je m’enhardis au virage suivant. J’écrase les freins, un bon coup de volant, une accélération franche et on recommence ! J’ai l’impression d’être a Laguna Seca en 1958, il me manque juste le casque en cuir ! Hélas, nous ne sommes pas en Californie, le temps se couvre, il est temps de songer à rentrer, le Bolide étant dépourvu de la moindre capote.

Léger, rapide, vivant, mon Bolide, bien que constitué d’un invraisemblable assemblage de pièces d’origines diverses révèle son atout majeur une fois au volant : le plaisir de conduite, dès les premiers km/h. Une solution contre la prolifération des radars?

Charles Le Menestrel

V12 GT

L'émotion automobile

Photographe : Ghislain Balemboy

Nous tenons tout particulièrement à remercier chaleureusement les Automobiles Vanderveken à Bruxelles pour la mise à disposition de cette Arnolt Bristol Bolide.

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