Marque franco-britannique de prestige, Talbot-Lago a pris son envol en 1935, après le rachat par Anthony Lago, qui n’eu de cesse de faire briller la marque sur les circuits, et d’en faire une digne rivale des plus prestigieuses marques. La Lago Record T26, née au printemps 1946, en représente l'aboutissement.
A la libération, les vénérables firmes automobiles françaises se réveillent doucement de leur torpeur. Le premier constat n’est guère positif : un gouvernement qui se désintéresse de l’automobile haut de gamme, un plan industriel dénommé Pons qui les a mis de côté, et un marché national réduit à la portion congrue par des restrictions en tout genre.
Anthony Lago, qui préside aux destinées de la marque depuis 1934, va s’attaquer courageusement au défi, grâce aux bonnes volontés de son entourage.
Il dispose pour cela d’un atout de taille, le nouveau moteur T26, à double arbre à cames latéraux d’une cylindrée de 4.5L, attelé à la fameuse boite pré-sélective Wilson, que l’on retrouvait encore sur les autobus parisiens dans les années 80. Robuste et performant, car destiné à briller sur les circuits à bord des monoplaces T26C, ce moteur équipera une majorité de coupés Grand Sport, et surtout berlines, coachs et cabriolets Record, le plus souvent carrossées par l’usine elle-même.
Rappelons qu’à cette époque encore le client sélectionnait un châssis roulant chez son constructeur, avant de le confier à un carrossier réputé, chez qui l’on choisissait une carrosserie de bon gout, chez Franay par exemple, ou bien au contraire plus voyant, chez Figoni et Falaschi.
Les réalisations de l’usine sont remarquables de finesse, d’équilibre et d’élégance, et la justesse du dessin a alimenté longtemps les spéculations sur l’auteur des lignes en questions. Des noms circulent toujours, Carlo Delaisse, qui œuvrait chez Dubos, en particulier.
La carrosserie de la Lago Record dissimile un châssis classique, évolution des réalisations d’avant-guerre, qui ignore encore les mots allègement et surbaissement, contrairement aux Grand Sport à empattement court. Les suspensions et le freinage n’ont pas évolué, tout comme l‘allure générale de l’auto.
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