Le salon anti-Crit'Air a pris place du 8 au 12 Février au parc des expositions de la Porte de Versailles, à Paris. C'était l'occasion pour tous les passionnés de classiques de prendre un bon bol d'air pur, en marge de la grisaille ambiante due au parc automobile français pro-diesel.
Cette édition 2017 du salon Rétromobile se voulait dans la lignée des précédentes, c'est à dire une ode à l'automobile de collection et à son glorieux passé. Bien sûr, nombreuses étaient les perles au fil des allées et des stands, mais malheureusement nous avons pu voir monter chez les marchands une fâcheuse tendance à profiter de l'occasion pour vendre des modèles récents, présents dans leurs stocks. Evidemment, ce salon a en partie vocation a permettre aux revendeurs de se faire connaître et donc, de vendre des véhicules pendant ces 5 jours. Cependant, il ne faudrait pas perdre de vue l'intitulé premier du salon, volontairement orienté vers les véhicules anciens...
Heureusement, certains marchands ont joué le jeu et c'est par exemple le cas de Lukas Hüni. Le suisse a tout simplement éclipsé la concurrence en offrant un plateau hallucinant ne comportant que... deux marques ! En effet, vous ne pouviez qu'admirer des Bentley ou des Bugatti, dont aucune n'était à vendre. Au milieu de ce parterre ahurissant, la troisième et dernière Bugatti 57 SC Atlantic produite était exposée, quelques années après celle de Peter Mullin.
Bien sûr, on ne peut résumer une édition de Rétromobile sans parler de Fiskens. Le marchand londonien a, encore une fois, réuni un plateau de choix pour son déplacement parisien. Le public a donc pu admirer un des trois exemplaires de l'Aston Martin DB2/4 Bertone Spider, ou encore une fabuleuse Ford GT40 MkIII road legal. A l'inverse, chez Ascott Collection, la course automobile était à l'honneur. Restons d'ailleurs dans le sport avec la présence des Grandes Heures Automobiles, offrant un saut dans le temps via une superbe exposition des autos qui ont fait la gloire du Groupe B. Notons aussi le clin d'oeil de Movendi, qui a reconstitué un drapeau français à l'aide de trois supercars des années '90 : Bugatti EB110, Porsche 959 et Ferrari F50.
Chez les constructeurs, c'était bien sûr l'occasion de mettre en avant leur département collection. La star incontestée était donc la "nouvelle" Jaguar XKSS, quasiment identique à la version d'époque. Mais ce n'était pas la seule star anglaise. L'Aston Martin DB5 de Goldfinger était là, avec tous ses accessoires, probablement très utiles pour échapper aux restrictions insensées mises en place par la Mairie de Paris.
Bémol qui s'accentue d'année en année, la "soirée presse" qui se transforme en "soirée VIP", avec de nombreux stands accessibles seulement sur invitation, voire fermés avec les véhicules bâchés. Il est dommage et même triste de voir se transformer petit à petit un salon destiné aux passionnés d'anciennes, en foire de vente de véhicules de collection. Espérons que la grand-messe ne perdre pas trop de fidèles...
Ghislain Balemboy
V12 GT
L'émotion automobile
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