Surprise et interrogation. Voici les sentiments qui ont accueilli la présentation de la dernière génération de Jaguar XJ au dernier salon de Francfort.
Jusqu'alors, la XJ respectait un cahier de charge tacitement admis, qui n'avait que très peu évolué depuis le premier modèle de 1968 : une élégante carrosserie en fuseau, quatre petits phares ronds, beaucoup de chromes, et un habitacle étroit mais chaleureux tout en cuirs et en bois. À une époque où le style rétro a toujours ses adeptes, on était en droit de penser que le vaisseau amiral de Coventry ne dérogerait jamais à ces traditions.
C'est oublier que depuis les swingin' sixties, l'industrie automobile a largement évoluée, et que la pauvre XJ n'avait plus beaucoup d'arguments à faire valoir pour contrer les productions d'Audi, BMW ou Mercedes, qui se livrent une guerre sans merci à coup de nouvelles carrosseries et de technologies toujours plus poussées. Pendant ce temps là, Jaguar tentait de surfer malhabilement sur la vague du néo-retro avec les X-type et S-type, aux carrosseries encore plus caricaturales que celle d'une New Beetle, et aux succès plus que discutable.
Le nouveau propriétaire de Jaguar, le groupe indien Tata, l'a bien compris : inutile de ressusciter perpétuellement le vieux fantôme de la British Leyland. Fini l'image d'Épinal de la voiture anglaise, boudoir chromé que l'on emprunte pour boire le thé avec la Reine. À l'instar de Londres, Jaguar se devait de montrer au monde un visage dynamique et avant-gardiste ! La XF de 2008 fut le premier signe de ce renouveau, la XJ lui emboîte logiquement le pas.
Pour découvrir les détails de la XJ en vidéo, rendez-vous dans notre galerie Jaguar.
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