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Chevauchée fantastique

Lotus Evora grise vue détail jante.

En se dégotant l’un ou l’autre tronçon rectiligne, on découvre avec plaisir tout le potentiel de ces mécaniques. Avec l’Exige S, si envoyer l’aiguille du compte-tours à la limite de la zone rouge (8000 tours) est un jeu qui se répète inlassablement, cet amusement permet surtout de découvrir comment le compresseur entre en scène dès 4000 tours et renvoie pilote et passager au fond de leur baquet. Le quatre cylindres assure à l’Exige S une poussée franche et linéaire, avec en bande-son un sifflement strident. Un moment de pur bonheur ! Le V6 de l’Evora ne prétend pas être aussi jubilatoire. En vérité, il manque quelque peu de souffle et ne donne le meilleur de lui-même qu’en mode Sport. Cependant, entre 4000 et 7200 tours, il assure de belles relances à l’Evora. On regrette toutefois que sa sonorité ne soit pas plus envoûtante. Mais bon...

Sur les routes sinueuses, l’Evora fait oublier son manque de vivacité mécanique par un comportement dynamique de tout premier ordre. A l’image de l’Exige S, elle se révèle être une fine lame qui aime dessiner des trajectoires au millimètre près. D’ailleurs, de ces anglaises, on retient surtout qu’elles virevoltent, freinent et avalent les courbes avec une efficacité diabolique. Les sensations fortes sont donc garanties d’origine ! Question confort, la palme revient sans conteste à l’Evora ; l’Exige S n’épargnant ni les tympans, ni les lombaires. Quoiqu’il en soit, une chose est sûre : ces deux Lotus préservent le plaisir de conduire, avec en prime une certaine autonomie. De quoi s’amuser jusqu’à plus soif ? Assurément !

Laurent Norro

V12 GT

L’émotion automobile

Photographe : Raymond Huysmans

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