A bord, nous profitons de nos premières minutes pour revoir notre vision du luxe et du raffinement. Dès l’instant où nos pieds se sont enfouis dans l’épaisse moquette en laine d’agneau, tous nos repères se sont écroulés d’un coup. Il faut dire que cette première Rolls Royce de l’ère BMW a su préserver son âme. Ici, l’outrance n’est pas de mise. Absolument rien ne vient troubler le regard du conducteur et de ses passagers ; à l’exception peut-être de l’atmosphère si particulière qui s'en dégage.
Cette ambiance trouve son essence dans chaque détail de l’habitacle. Les plaquages marquetés du tableau de bord, le design des commandes chromées ou la sélection des peaux sont à considérer comme des œuvres uniques d’artisans passionnés. Les belles dimensions de cet intérieur renforcent ce sentiment d’unicité et confortent l’idée que le luxe est toujours synonyme d’espace et d’intimité préservée. L’esprit minimaliste du poste de conduite complète ce tableau flatteur. Quelques compteurs, quelques boutons, une horloge centrale et un simple sélecteur de vitesses nous font même penser qu’au volant d’une telle limousine : l’essentiel est d’aller du point A au point B en adoptant une conduite décontractée et en ayant l’impression d’évoluer hors du temps.
Le silence de cathédrale régnant à bord renforce cette impression. Dès les premiers tours de roues, nous avons le sentiment de flotter sur la chaussée. Mais, également de surpasser toutes les autres voitures de la production actuelle ! Avec quasiment 6 mètres de long, 2 de large et un toit culminant à 1,6 m, la Phantom sort du lot et ne craint la comparaison qu’avec la Maybach. C’est dire s’il y a peu de chance de la confondre dans la circulation… De plus, dans son sillage, elle ne laisse que le vague souvenir d’un profil majestueux et d’une carrosserie aux formes géométriques. A l’abri des regards, nous profitons de la fin du trajet pour découvrir, par le biais de la molette I-drive, les différents menus du système multimédia, habilement dissimulé au dos d'un panneau secret. Notre passager, quant à lui, découvre les écrans de 12 pouces intégrés aux tablettes arrière et s’étonne de pouvoir à ce point prendre ses aises ; son 1, 90 m n’étant pas toujours des plus faciles à caser dans les habitacles contemporains.