Une fois à bord, on est nettement mieux installé que dans les Ferrari à moteur central de l'époque, car la position de conduite est plus naturelle. Les baquets, bien que peu sportifs, soutiennent bien les jambes, le volant tombe bien en main. Côté ergonomie, rien de particulier, le nombre de commandes sur la console centrale restant faible, comparé aux modèles plus récents.
Je démarre, un ronflement d'échappement accompagne le grondement sourd du V12, qui donne toujours l'impression de tourner à un régime trop élevé au ralenti. Je déverrouille les élégantes poignées escamotables gainées, une pression sur le bouton adéquat disposé sur la console, et le toit pivote sur lui-même vers l'arrière comme par magie, et vient se poser délicatement, à l'envers, sur le panneau de coffre. C'est tout simplement bluffant! Je laisse l'huile monter en température quelques minutes, assis-là, à savourer le bruit magnifique des échappements, encore plus audibles avec le toit ouvert. Il faut dire que notre SuperAmerica a reçu une ligne en inox sur-mesure. Une passante me fait des gestes agressifs, sans doute pour me demander de couper le moteur, le bruit étant trop élevé à son goût. Elle n'est donc pas mélomane ?
Enfin, nous partons. Je pousse le mini levier de la boîte F1 vers l'avant, je sélectionne la position Auto, j'accélère chichement, nous roulons. L'avantage de la boîte F1, c'est de pouvoir prendre le temps de se familiariser avec l'auto sans se soucier des rapports. Chaque changement de rapport est ponctué d'un balancement curieux, qui rappelle un peu la Smart, avec quelques 500 ch. en plus bien sûr ! Au final, cela ne fonctionne pas aussi bien qu'une bonne boîte auto ZF, mais les vitesses finissent par passer et l'on s'habitue à ce mode un peu saccadé.